Avec une production halal à l'échelle internationale estimée à 20%, ce marché représente un potentiel énorme à exploiter notamment par le Maroc. Expo Halal International, qui se tient du 25 au 27 septembre, s'est fixée l'objectif de sensibiliser les producteurs nationaux à cette tendance mondiale qui est le halal. La notion de halal a pris une telle dimension qu'elle est devenue aujourd'hui synonyme de garantie et d'hygiène. Initié par les marocains résidents à l'étranger, ce mouvement est né suite à l'insistance de cette communauté dans leurs pays d'accueil et de fil en aiguille, ce filon a pris une telle ampleur qu'actuellement, tous les marchés se bousculent au portillon pour proposer des produits halal qui par ironie du sort, sont prisés même par les non musulmans. Par ailleurs, les Américains et les Européens ont vite compris les enjeux et le potentiel d'un tel marché. D'ailleurs, à l'heure actuelle, ce sont eux qui s'accaparent la part du lion en termes de production halal avec 90% des parts de marché. Il faut signaler que la production halal représente 20% de la production mondiale en agroalimentaire. Des chiffres qui promettent auxquels des pays comme la Malaisie ou encore la Turquie ont pris part alors que le Maroc peine encore à instaurer une véritable politique des produits halal. «Le Maroc dispose des atouts nécessaires pour faire face à ces producteurs. L'export du halal reste un marché très porteur et notre pays doit saisir les opportunités qui luis ont offertes telles que les accords de libre-échange avec plusieurs pays avides de halal comme les Etats-Unis», dévoile Mohamed El Ouadoudi, président d'Expo Halal International. Pour développer ce créneau au Maroc, les initiatives se multiplient et Expo Halal est des plus importantes à travers sa troisième édition, laquelle commence à s'imposer : «Notre principal objectif demeure la sensibilisation des producteurs locaux sur l'importance d'exporter sous le label halal, mais également sur le comment importer intelligemment», précise El Ouadoudi. Après les deux premières éditions de brainstorming, ledit Salon a pris de la maturité et prévoit pour cette édition, qui se tient du 25 au 27 septembre à l'OFEC à Casablanca, un programme bien étoffé. Au cours de ces trois jours, des dégustations sont proposées, des conférences et des rencontres b to b. Des partenariats vont également être signés avec des partenaires étrangers. Pour ce qui est de l'invité de marque, c'est l'Iran qui sera le pays à l'honneur. Alors que l'édition présente est considérée comme une année de transition, des nouveautés se préparent déjà pour l'année prochaine. En effet, un accord a été conclu avec Maroc export et l'OFEC pour que l'événement soit co-organisé. Dans le cadre du partenariat public/privé, les organisateurs veulent donner une dimension mondiale à l'événement puisque des perspectives intéressantes s'offrent à ce Salon : «Nous avons compté plus de 350 entreprises nationales et internationales qui voulaient participer à l'événement, mais faute de temps, nous étions contraints de renoncer à leur participation. Toutefois cela reste une belle preuve du potentiel qui se présente pour l'édition 2015», se réjouit l'organisateur. Autre nouveauté, Expo Halal travaille en étroite collaboration avec la Fondation Hassan II pour les MRE afin de les impliquer dans ce créneau. L'édition 2015 se démarquera par la présence de l'ensemble des acheteurs mondiaux du halal tels que les grandes surfaces, qui sont au nombre de cinquante. Ainsi, l'offre marocaine se doit d'être à la hauteur de la demande. D'où la mobilisation des organisateurs de l'événement pour sensibiliser les industriels à améliorer le packaging de l'offre. Selon El Ouadoudi, l'agroalimentaire et la cosmétique sont les secteurs phares du halal. Par ailleurs, des efforts sont à fournir quant à l'offre agroalimentaire locale. La certification halal s'impose La norme halal s'impose aujourd'hui d'elle-même notamment pour conquérir des marchés internationaux. Le club halal a été créé avec pour mission d'accompagner les entreprises dans les démarches et de les sensibiliser au marché de l'export. Avec plus de 1,5 milliard de consommateurs halal dans le monde et un marché qui frôle les 700 milliards de dollars, la norme halal prend de l'ampleur et ouvre ainsi le champ à de nouveaux entrants et le Maroc dispose du potentiel nécessaire pour se mesurer à des pays leaders dans le secteur car aujourd'hui pour qu'un produit halal soit crédible à l'international, une certification s'impose. D'où la création d'un club halal. Initié par l'Asmex (Association marocaine des exportateurs), ce club a été mis en place pour regrouper les industriels marocains qui bénéficient du label halal octroyé par l'Institut national de normalisation, Imanor. Ce label permet aux producteurs marocains de bénéficier d'une renommée à l'échelle internationale, ce qui facilite la conquête de nouveaux marchés. Depuis sa création, il y a à peine un an, celui-ci compte parmi ses adhérents des entreprises de renom telles que Koutoubia. Actuellement, ils sont au nombre d'environ 25 et des «candidatures» sont en cours, selon Najib Mikou, président du club halal et de Maroc Taswiq. Toutefois, ledit club ne vise pas que les industriels, il incorpore les coopératives dans le cœur du métier à telle enseigne qu'il a conclu un partenariat avec Imanor, lequel leur permet de bénéficier d'une certification. Il s'agit d'une formule de mutualisation qui regroupe plusieurs coopératives. Ainsi, pour le prix d'une seule certification, plusieurs coopératives peuvent bénéficier de la norme halal. Ledit club halal a également pour objectif d'accompagner les producteurs dans les démarches de certification et leur faciliter l'accès à de nouveaux marchés. En effet, pour mener à bien cette mission, celui-ci organise en collaboration avec Maroc Export et Maroc Taswiq des journées de sensibilisation durant lesquelles des experts belges du halal ont pris part à l'événement et pour bénéficier de leur savoir-faire dans le domaine, un partenariat sera signé lors d'Expo Halal International entre le club halal Maroc et son homologue belge. «Il est temps que le Maroc prenne conscience de l'énorme potentiel de ce marché en plein essor. Nous ambitionnons à travers les actions que nous menons de gagner ne serait ce qu'1% des parts du marché international», conclut Mikou.