C'est reparti pour le Salon international du Bourget, salon biennal de référence de l'aéronautique et de l'espace. Cette édition 2011 a un timbre particulier pour le Maroc, l'aéronautique étant identifiée comme l'un des métiers mondiaux du Maroc, dans le cadre de sa stratégie industrielle. La participation du royaume est donc pour le moins cruciale pour le développement de la filière. C'est d'ailleurs aujourd'hui qu'un accord d'envergure sera signé avec l'avionneur américain Boeing, en vue de démultiplier les investissements dans la filière, et ce, dans un avenir proche. De plus, l'ennemi juré d'Airbus organisera une rencontre de taille au Maroc en octobre 2011, où il réunira l'ensemble de ses sous-traitants au Maghreb (principalement des Marocains et quelques Tunisiens). L'objectif n'est pas moins que de doubler la production dans la région d'ici à fin 2012. Ouf! Cette annonce soulage Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, en confirmant la confiance dans les potentialités du pays, malgré l'instabilité régionale et les craintes psychologiques liées à l'aspect sécuritaire. «Nous avions des craintes sur le maintien des investissements étrangers dans le secteur suite à la conjoncture régionale, mais heureusement, le premier semestre de l'année a enregistré une croissance de l'activité, ainsi que le maintien des investissements prévus», rassure à ce titre Fathallah Sijilmassi, directeur général de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI). Fin mai déjà, lors des Assises de l'Industrie, un autre constructeur aéronautique de taille avait donné le la de l'avenir de la filière au Maroc. Le canadien Bombardier mettait le Maroc en tête de liste pour une nouvelle implantation. Une éventualité qui, selon Sijilmassi, «est sûre à 90%». Il faut dire que l'événement est attendu depuis un moment déjà, et les contacts des «ambassadeurs» marocains de l'investissement, ont balisé le terrain à l'avance pour faire coïncider cette grosse annonce avec le déroulement du Salon. Ballet aérien Avec ses 28 pavillons internationaux, ses 2.100 exposants, ses 140 aéronefs, ses 138.000 visiteurs professionnels et 200.000 visiteurs grand public attendus, sur des espaces d'exposition couverts et en plein air, sur plusieurs hectares, le Salon du Bourget est pour le moins impressionnant. C'est un spectacle époustouflant que celui offert par les escadrilles et les pilotes d'essai, qui poussent leurs bijoux volants jusqu'à leur extrême limite, sous les yeux ébahis des visiteurs. Sur fond sonore de réacteurs, le stand marocain, dirigé par l'AMDI, côtoie les géants: français, américains, allemands, britanniques... eux cherchant des marchés et des contrats, nous des investissements et de nouvelles implantations. Le duel mythique entre Boeing et Airbus reste toutefois la principale intrigue suivie par les participants. L'avionneur euroéen a reçu une petite gifle en annulant la démonstration de ses deux mastodontes, l'A380 et le gros porteur militaire l'A400M, le premier pour accident de manœuvre, le second pour un défaillance de moteur. Mais côté contrats, Airbus est particulièrement confiant, et compte bien coiffer au poteau son concurrent américain.