Le HCP est on ne peut plus intransigeant quant aux principaux indicateurs de l'économie. Il tient à ses chiffres, déjà annoncés en février 2014. Ainsi, le taux de croissance ne devrait pas dépasser 2,5%, quand le ministre des Finances avait confirmé il y a juste trois jours un taux de 3,5% à 4%. Pour la symbolique, Lahlimi a bien choisi de s'exprimer de Casablanca, la capitale économique, au moment où El Ouafa, ministre des Affaires générales, a disparu des radars ! Mais le statisticien en chef tient à préciser qu'il s'agit d'un budget exploratoire, compte tenu des agrégats provisoires arrêtés par la comptabilité nationale. C'est un détail de taille ! Voilà qui est donc fait pour lever toute ambiguïté ou interprétation «politique» et qui rallie les standards internationaux en matière de prévision, avec des marges d'écarts tolérables. Sur le fond, il y a lieu de noter une légère reprise des activités non agricoles à 3,1% en 2014, 3,7% en 2015, au lieu de 1,8% en 2013. C'est une bonne nouvelle, dans la mesure où le taux de croissance au Maroc est largement tributaire des activités agricoles, instables du fait des aléas climatiques. Cet état de fait impose donc à nos décideurs de s'inscrire dans une logique d'activités à forte valeur ajoutée. Cela passe bien sûr par une industrie performante et un secteur tertiaire innovant. Le gouvernement en est conscient, mais gagnerait à afficher des stratégies sectorielles claires, comme c'est le cas de l'émergence industrielle.