Les camionneurs du port de Casablanca appellent à une grève de 48 heures à partir du 13 mai prochain. La FT-CGEM craint que le mouvement ne se généralise à l'ensemble de la profession alors que le gouvernement se dit disposé à négocier. De secteur du transport est sur le point de renouer avec les perturbations après plusieurs mois d'accalmie. Les 13 et 14 mai prochains, la toute nouvelle fédération du transport routier portuaire affilié à la FT-CGEM appelle à une grève au niveau du port de Casablanca. Son bureau fustige la hausse de 28,5% des prix du carburant entre juin 2012 et avril 2014 et l'éventualité de prochaines augmentations. Autres motifs invoqués, la décision du gouvernement de revaloriser le SMIG de 10%, ainsi que le retard, voire l'abandon tout simple, de la construction d'une gare dédiée aux transporteurs de marchandises dans la nouvelle zone logistique de Zenata. La nouvelle fédération dit également avoir du mal à digérer de ne pas avoir été impliquée dans l'élaboration du nouveau plan de circulation dans le périmètre urbain de Casablanca. Autant de «problèmes» qui poussent ses membres à hausser le ton face au gouvernement. «Cette grève qui sert d'avertissement doit en principe être observée juste au port de Casablanca, mais je crains que l'ensemble de la profession y participe», surenchérit pour sa part le président de la Fédération du transport de la CGEM, Abdelilah Hifdhi. En tout cas, le patronat, qui a accueilli en son sein cette grosse fédération de transporteurs constituée d'acteurs plus ou moins structurés, détient désormais un puissant levier de négociation face au gouvernement. Vieilles doléances D'ailleurs, ce dernier se dit disposé à négocier, suite à la menace des routiers. «Nous allons étudier leurs doléances puis entamer des discussions avec ces transporteurs», a déclaré aux ECO, Aziz Rabbah, ministre de l'Equipement, du transport et de la logistique. Réussira-t-il à enrayer la menace ? La partie ne s'annonce pas facile car il faut rappeler que l'année dernière, ces mêmes transporteurs portuaires avaient adopté une attitude similaire, avant que Rabbah n'intervienne pour éteindre l'incendie. Seulement, leur principale revendication, à savoir la construction de la gare, semble avoir été oubliée depuis. Hélas, le temps a joué en leur faveur. Ils ont non seulement réussi à s'unir au sein d'une seule fédération désormais adossée au patronat, mais l'augmentation des coûts de production (le carburant y représente 40%), et les difficultés rencontrées par le secteur les rendent encore plus tenaces face aux autorités. Ailleurs, c'est l'accalmie La menace de grève des camionneurs du port risque-t-elle de réveiller les vieux démons chez les autres transporteurs ? Pas pour le moment et à commencer par le transport de voyageurs, qui attend son cahier des charges depuis plus de 2 ans. «Nous avons eu des discussions fructueuses avec le ministère pour la mise en place d'un contrat-programme. Nous en attendons les résultats». C'est ce qu'indique Abderazak Dehbi, SG de la Fédération des syndicats de transporteurs routiers du Maroc. Ce document était attendu pour fin avril et ne devrait pas tarder à être divulgué. Au niveau des syndicats des taxis aussi, aucune action n'est prévue pour le moment, bien que les conducteurs disent avoir du mal à s'en sortir depuis la hausse des prix du carburant via le système d'indexation.