Des efforts sont à fournir encore pour le terroir Les ECO : Dans quelles conditions se tient le SIAM 2014 ? Jawad Chami : Cette 9e édition s'ouvrira sous les meilleurs auspices, avec une pluviométrie bénéfique, éloignant tout spectre de sécheresse et porteuse de toutes les promesses. D'autre part, l'Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre l'Union européenne et le Maroc présente un véritable potentiel de développement pour l'exportation des produits marocains, plus spécifiquement agricoles. Enfin, grâce à la tournée africaine de sa majesté, une ère de renforcement majeur des relations entre le Maroc et plusieurs nations africaines se profile avec une dynamique économique certaine, notamment dans le domaine de l'agriculture. Cette année le Salon a franchi un nouveau cap...Qu'en est-il ? Le SIAM offre une plateforme de rencontres, de communication incontournable pour tous les acteurs d'un secteur vital. Les statistiques confirment que ce Salon poursuit sa croissance et conforte sa dimension sur le podium international. Le succès exige plus de vigilance ! En analysant les chiffres-clés des éditions précédentes, on peut constater que ledit Salon connaît un engouement exceptionnel (1.060 exposants, 720.000 visiteurs). De plus, plusieurs pôles, tels que le machinisme, l'agro-fourniture et les produits du terroir ne cessent de générer de grandes satisfactions, des résultats record et une dynamique commerciale sans précédent. En témoigne son taux de fidélisation de près de 85% avec un trend haussier de plus de 20% pour l'international. Le terroir et ses produits sont à l'honneur pour cette édition, pourquoi ce choix ? Le royaume du Maroc est un grand réservoir de ressources animales et phytogénétiques. Cette richesse offre un potentiel intarissable pour la résurgence d'une multitude de produits du terroir riches et variés. Cette édition sera axée sur «les produits du terroir», un thème qui s'inscrit dans les objectifs privilégiés du Plan Maroc Vert, en particulier le Pilier II, dédié à l'agriculture solidaire pour un développement durable. Le grand intérêt apporté au développement du terroir provient des grandes potentialités du pays. Cet intérêt est également motivé par la demande grandissante de ces produits sur les marchés nationaux et internationaux. Cette thématique a pour ambition de relancer la réflexion sur ce sujet pour un développement harmonieux et surtout pour y ajouter des garde-fous contre d'éventuels dérapages. Le choix de ce thème peut aussi s'expliquer par le fort potentiel à l'export des produits de terroir, actuellement estimé aux environs de 11 MMDH. Certaines niches du terroir sont célèbres. Quels autres produits sont porteurs de potentiel mais pas assez développés ? Les produits du terroir forment un gisement spécifique de grande valeur ajoutée, qui est à son premier balbutiement et qui n'a pas été suffisamment exploité, malgré les efforts considérables du gouvernement marocain. Plusieurs produits du terroir ont su se frayer un chemin sur le marché national et international, surtout ceux labellisés. Je cite, les dattes Majhoul, l'huile d'Argan du Souss-Massa, le safran de Tiliouine, les figues de barbarie de Tiznit, l'eau de rose de Dadès et de Kelaat M'gouna, l'huile d'olive de Chaouen, les miels de la faune naturelle marocaine (euphorbe, thym, romarin, jujube, caroube. Or, plusieurs efforts sont à fournir pour asseoir d'autres produits porteurs de forts potentiels sur le marché, notamment le jujubier, le cactus et les autres variétés de dattes. La filière des PAM (Caroube, thym, henné), pourrait faire sortir de l'ombre plus de 1.600 variétés reconnues pour leurs différentes vertus. N'oublions pas tous ces fruits et légumes au goût bien particulier (amandes de Tafourart, cerises de Sefrou, pommes de terre de Aghbala, Grenades, figues, terfass).