«Faible impact», «annulations minimes» ou encore «réservations stagnantes», tels ont été les propos émis par nombre de professionnels gadiris à l'issue de l'attentat de Marrakech. C'est désormais confirmé, cet incident a dissuadé une partie des flux touristiques, et l'ascension enregistrée depuis le début de l'année a été rompue à la veille même de la période estivale. C'est en substance ce qui ressort des chiffres dévoilés à propos de l'activité touristique à fin mai 2011. Selon des sources bien informées, le volume des arrivées a régressé de 11,76%. De ce fait, le nombre de touristes qui ont visité la destination balnéaire d'Agadir en mai a reculé de 66.523 à 58.700 par rapport à la même période de l'année précédente, soit un écart de 7.823 touristes. La même tendance a été enregistrée en termes de nuitées. Ces dernières ont diminué à leur tour de près de 17%, soit 279.553 nuitées réalisées au cours de mai par rapport aux 335.805 accumulées dans la même période de l'année 2009. Ce fléchissement est attribuable, selon des professionnels, aux mauvaises performances enregistrées par la majorité des marchés émetteurs à l'issue de l'attentat perpétré à Marrakech le jeudi 28 mai 2011 et, à un moindre degré, à la révolution du jasmin. Preuve en est, les flux touristiques ont reculé à la suite de cet incident après une tendance haussière depuis le début de l'année. Dans ce contexte de morosité, des mesures ont d'ores et déjà été prises par le Conseil régional du tourisme (CRT) pour atténuer l'impact de l'attentat d'Argana. Un plan d'action vient d'être lancé par le CRT conjointement avec l'ONMT. Il se décline autour de plusieurs actions, parmi elles le lancement d'une campagne de communication auprès de la presse écrite et audiovisuelle étrangère, une campagne de lobbying à l'étranger par le biais des délégations de l'ONMT, l'amélioration de l'accueil et le renforcement de la sécurité au sein des établissements touristiques. À cet égard, la destination table sur le tourisme interne puisque la majorité des marchés, notamment français, russe, britannique et polonais, ont accusé un recul. À l'instar de l'année précédente, le taux de fréquentation sera enregistré à partir de juillet du fait que le Ramadan coïncidera avec le mois d'août et il poussera une grande partie des Marocains à avancer leurs vacances, ce qui concentrera les congés une fois de plus pendant ce mois. Ajoutons à cela le report d'une semaine des examens du baccalauréat à fin juin et les réaménagements politiques que connaîtra le Maroc durant cette période. Face à cette donne, une réunion officielle est prévue, lundi prochain, avec les agences de voyages et les professionnels gadiris en présence du directeur de l'ONMT. L'objectif en est de présenter le plan conjoint dédié aux préparations afférentes à la période estivale et à l'appui au tourisme interne. Selon nombre de professionnels, le Ramadan aura sûrement un impact négatif sur le taux de remplissage des établissements d'hébergement classés d'Agadir. Une grande partie des Marocains préfèrent passer ce mois sacré dans leurs foyers même si les hôtels assurent l'ensemble des prestations usuelles, notamment la rupture du jeûne, le dîner, le shour et bien d'autres.