Alstom, qui a gagné plusieurs marchés marocains du transport, continue de capitaliser sur ses acquis. Après avoir remporté le marché de l'équipement du tramway de Rabat et Casablanca ainsi que celui du train à grande vitesse Tanger-Rabat, l'un des leaders mondiaux du transport urbain s'est allié avec la société Nexans, en annonçant la création d'une joint-venture de fabrication d'armoires électriques et de faisceaux de câbles. Tout le volet industriel du projet sera du ressort de Nexans, tandis qu'Alstom ira à la recherche de clients, mais pas immédiatement. La nouvelle usine, dont l'investissement initial nécessitera 6 millions d'euros, serait probablement installée sur la plateforme industrielle de Nouaceur. Elle emploiera près de 600 personnes et livrera ses premières commandes début 2012. Alstom et Nexans n'auront que quelques mois pour le déploiement de leur plateforme. La nouvelle coentreprise table sur un chiffre d'affaires de 300 millions de dirhams en 2012 et 600 millions de dirhams à l'horizon 2018. «Ce projet répond à une double attente des autorités marocaines», explique Thierry de Margerie, président d'Alstom Maroc. «Nous nous concentrerons dans une seconde phase sur la maintenance, après avoir assuré une fiabilité de l'électrification de la ligne grande vitesse». La fiabilité en est un argument solide pour les deux compagnies. Jean-Michel Geffriaud, senior vice-président Sourcing & Components d'Alstom Transport, explique que dans un réseau électrique complexe, trois problèmes sur quatre proviennent de soucis de connexions électriques et de la qualité du câblage. La société qui fabriquera dans un premier temps des armoires électriques et des faisceaux de câbles destinés pour le TGV, lequel sera géré par l'ONCF, compte également livrer des équipements électriques pour les projets du tramway de Rabat et Casablanca. Selon Thierry de Margerie, Alstom a déjà des idées pour conquérir l'international et assurer les objectifs fixés en termes de croissance du chiffre d'affaires. Par sa nouvelle joint-venture avec Nexans, Alstom viserait probablement les autres pays de la région où elle a livré les tramways Citadis et les trains à grande vitesse, notamment en Irak, en Turquie, en Algérie et aux Emirats arabes unis. Selon Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et des transports, les produits de la nouvelle joint-venture intéresseront certainement des clients potentiels européens. «Nous déploierons tous nos efforts dans le sens de la prospection de nouveaux clients. Le gouvernement soutiendra cette entreprise qui consolide le Maroc comme pays d'accueil des équipementiers», a-t-il assuré.