Anis Birou ne se laisse pas impressionner par ce qui circule sur les prétendus bugs de la nouvelle politique migratoire marocaine. Droit dans ses bottes, le ministre chargé des MRE et des affaires de la migration a répondu aux questions des ambassadeurs, mercredi à Rabat, à l'occasion d'une rencontre organisée par la Fondation diplomatique. «Je défie quiconque de me donner un exemple de traitement différent au sujet de la régularisation des sans-papiers au Maroc. Les critères à respecter sont les mêmes pour tout le monde», a-t-il tonné. En d'autres termes, il n'y aurait pas de traitement de faveur basé sur l'origine, que cette dernière soit européenne ou subsaharienne. Le ministre a également ajouté que les critères marocains sont les plus flexibles au monde sur la base, étaie-t-il, d'un benchmark effectué dans plusieurs pays. Plus encore, le Maroc ne s'est pas contenté d'ouvrir la voie à la pleine citoyenneté aux immigrés qui se trouvent sur son sol. Un ensemble de lois est en préparation, explique Birou, à savoir les projets de lois sur l'asile, sur la traite des personnes et sur l'immigration. Aujourd'hui, et pour la première phase du programme, 500 cartes de résidence parmi 10.000 demandées ont été distribuées. Le ministre estime le nombre des étrangers sans-papiers au Maroc à 40.000 personnes. Quant au problème récurrent des étudiants africains qui se retrouvent en situation irrégulière, notamment du fait de l'impossibilité pour eux d'avoir un contrat de bail, le ministre a précisé que les services du ministère de l'Intérieur se penchent actuellement sur la question. Quid alors de la problématique, à la peau dure, de l'accès à la nationalité marocaine? Plusieurs familles se trouvent souvent disloquées à cause des critères par trop difficiles dans ce domaine. Cependant, il semblerait que les choses devraient bientôt s'améliorer. En effet, comme l'explique Birou, le gouvernement est en phase de préparation d'une nouvelle loi sur la nationalité. Une question plutôt embarrassante a été posée au ministre au sujet de la supposée lenteur quant à la réadmission par les autorités marocaines des Marocains en situation illégale dans les pays de l'UE. Imperturbable, le ministre a rétorqué que plusieurs immigrés illégaux se font passer pour des Marocains. «Mais dès que la nationalité marocaine est avérée, l'on prend immédiatement les dispositions nécessaires pour le rapatriement», explique le ministre. Et de conclure que l'UE a exprimé sa disposition pour soutenir la nouvelle politique marocaine en matière d'immigration. Sur le registre des Marocains résidents à l'étranger, Birou a annoncé le lancement en 2014 d'un programme d'enseignement à distance de la Fondation Hassan II pour les MRE qui facilite l'apprentissage de la langue arabe à travers les nouvelles technologies. En effet, la quatrième génération d'immigrés marocains a de plus en plus de mal à apprendre la langue de son pays d'origine. Des écoles sont certes ouvertes ici et là dans les pays d'accueil, mais le manque de moyens menace leur pérennité. Bien que la demande des parents se fasse pressante, sur le terrain, les difficultés d'accès finissent pas les décourager.