Levée de rideau, ce soir, sur la 17e édition du festival des musiques sacrées de Fès. C'est dans le lieu mythique de Bab Al Makina qu'aura lieu le spectacle d'ouverture de cet événement prestigieux. Il s'agit de l'opéra «Leylâ et Majnûn ou l'amour mystique», qui réunira une quarantaine de chanteurs et de musiciens venus d'Asie, d'Orient et d'Occident. Création propre du festival, ce spectacle sera sans aucun doute l'un des moments forts de cette édition. «En créant cet opéra, notre festival devient ainsi producteur de culture et non seulement consommateur. C'est une stratégie que nous adoptons pour promouvoir la créativité», nous a affirmé le directeur général de la Fondation Esprit de Fès, Faouzi Skali. Que d'événements, prévus pour ce week end! Outre «Leylâ et Majnûn», qui célébrera cette légende universelle, le public de la capitale spirituelle, aura droit à des spectacles hauts en couleurs, proposés par des artistes confirmés. Ainsi, le musée Batha, véritable temple d'érudition, abritera demain samedi un concert de la célèbre artiste italienne Elena Ledda. La Brésilienne Maria Bethânia, elle, plongera les spectateurs samedi soir dans l'univers des chants spirituels. Dimanche, un voyage à travers les chants liturgiques juifs est proposé aux festivaliers par la chorale Hervat David Hamelech de Strasbourg. Le soir, la célèbre chanteuse libanaise Julia Boutros, l'une des têtes d'affiche de cette édition, animera un concert intitulé «La conscience d'une grande voix». Bref, le ton de la 17e édition du festival des musiques sacrées de Fès sera donné dès ce week end. Une nouvelle édition qui s'annonce variée : création originale, programmation éclectique, artistes prisés par le public... Avec cette nouvelle programmation, Faouzi Skali espère redorer le blason de cette manifestation et surtout réitérer le succès des anciennes éditions. Un répertoire différent Il faut dire que tous les ingrédients sont réunis pour que cette édition, dont la thématique est «Les sagesses du monde», soit une véritable réussite, à commencer par la qualité des artistes conviés. Contrairement à l'édition 2010, qui avait connu plusieurs désistements, notamment ceux de Ben Harper et de Sabah Fakhri, cette année, les organisateurs semblent maîtriser la situation. Le programme prévisionnel avait été dévoilé il y a plusieurs mois et des conférences de presse ont été organisées dans plusieurs pays pour promouvoir le festival (France, Espagne, Maroc...). Pourtant, des questions se posent quant à la participation de certains artistes, notamment Kazem El Saher, Youssou Ndour et Asmaâ Lamnawer, qui étaient les invités de la dernière édition du festival Mawazine, Rythmes du monde. Skali répond très vite : «C'est une question de répertoire. Ces artistes présenteront un répertoire qui correspond parfaitement au thème du festival Sagesses du monde». C'est ainsi que le célèbre chanteur sénégalais Youssou Ndour, qui se produira le jeudi prochain à Bab Al Makina, rendra un hommage appuyé à Sidi Ahmed Tijani. Le duo Kazem El Saher – Asmaâ Lamnawer, très plébiscité par les organisateurs des festivals dans le monde arabe, présentera samedi prochain des récits spirituels avec la collaboration artistique de Aziz El Achhab. Ce projet a nécessité plusieurs mois de préparation. Une âme pour la mondialisation On ne peut pas parler du Festival des musiques sacrées de Fès sans évoquer le Forum de Fès, qui aura lieu cette année du 4 au 8 juin. Organisé autour du thème «Une âme pour la mondialisation», ce forum discutera à travers des conférences de plusieurs questions déterminantes. «Quelles sagesses pour notre temps ?, Quel avenir pour le Proche-Orient ? Printemps arabe : nouveaux horizons du Maghreb, sont entre autres, quelques points qui seront débattus lors de ce forum. Il faut dire que la Fondation Esprit de Fès s'est fixé comme objectif de «contribuer d'une certaine façon à une production et à un développement de civilisation, dans le sens où celle-ci n'est pas seulement une réalité du passé, mais aussi une réalité à construire». D'ailleurs, Faouzi Skali n'a jamais cessé de le confirmer : «C'est à travers les manifestations culturelles, à l'instar du Festival des musiques sacrées, du Forum de Fès ou encore du Festival dans la ville, qu'on peut inviter la jeunesse à participer à la vie culturelle de notre pays». Cet objectif est de plus en plus convoité par les «faiseurs» de la culture dans notre pays.