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Casablanca (épisode 6): Insécurité ambiante !
Publié dans Les ECO le 16 - 12 - 2013

Les colonnes de la presse nationale n'ont eu de cesse de tirer la sonnette d'alarme : l'insécurité à Casablanca a atteint des seuils intolérables. Agressions, vols, cambriolages, viols, trafics... les crimes et délits foisonnent. Certains quartiers se sont même forgé la réputation de fiefs de l'insécurité. Hay Lalla Meryem, Hay Moulay Rachid, quartier Bousbir (au cœur de l'ancienne médina), Derb Ghallef, Derb El Kébir... les quartiers sensibles de Casablanca sont nombreux et célèbres même dans les autres villes du royaume. Y sortir une fois la nuit tombée, d'ailleurs, relève pour beaucoup du pur challenge. Ce sont généralement des quartiers populaires ou carrément des bidonvilles, nous explique cet officier de la police judiciaire. «En fait, ce sont soit des bidonvilles soit des quartiers anciens, où la typologie des habitants est très hybride», ajoute notre source. Selon lui, dans des quartiers où plusieurs personnes peuvent se partager la location d'une seule et même chambre et où les baux ne répondent pas aux normes, trafiquants, voleurs et autres y trouvent leur confort, car ils sont difficilement repérables par les services de police. À Casablanca, ce type de situations est devenu monnaie courante. Dans les rangs de la police judiciaire, les «missions de ratissage» et celles dites d'«assainissement» sont entrées dans le quotidien et permettent tous les jours de mettre la main sur des centaines de personnes. Des motos de police rapides ont été mises en circulation pour débusquer agresseurs et voleurs à l'arraché, des brigades spéciales ont été déployées mais la mouvance criminelle demeure forte.
À échelle variable...
Depuis le début de cette année, une montée en puissance des interventions policières a été ressentie. Ces efforts sont d'ailleurs accentués durant les périodes de «pic» : veille des fêtes religieuses ou de la rentrée scolaire, mois de ramadan. Selon les chiffres de la Préfecture de police de Casablanca relatifs aux huit premiers mois de cette année, les services de police de la région ont pu arrêter 38.417 personnes sur cette période, au titre de plusieurs crimes et délits. Dans ce lot, 24.195 cas concernent des arrestations en flagrant délit pour divers motifs et 14.222 autres cas constituent le dénouement d'avis de recherche suite à des enquêtes et investigations des services de police. Dans ce contexte, les actes de vol occupent une part importante : 6.242 arrestations sur les 38.417 concernent les divers modes de crimes et délits (un peu plus de 16% des cas enregistrés de janvier à fin août de cette année), comme cité par le bilan de la Préfecture de police du Grand Casablanca. Ce même bilan met en lumière d'autres chiffres tout aussi intéressants. Par exemple, sur la période étudiée, le nombre de personnes arrêtées en flagrant délit a atteint son sommet en mai dernier avec 3.910 cas. Egalement, le plus grand nombre d'arrestations pour vol a été relevé en août dernier (938 personnes). Pour ce qui est des personnes recherchées, le pic des arrestations a été atteint en mars dernier (2.023 cas), à savoir que cette catégorie inclut aussi l'élucidation d'affaires datant des années précédentes. C'est un argument que brandissent les responsables de la police judiciaire lorsqu'ils expliquent que «les chiffres de la criminalité et de la délinquance doivent être analysés avec prudence, car une hausse des chiffres ne traduit pas forcément une aggravation de la tendance». «Il arrive que des missions de ratissage soient déployées. Nous appelons cela des initiatives. Il en ressortira certainement des arrestations qui seront comptabilisées en plus, ce qui n'est pas systématiquement révélateur d'une hausse de la criminalité, contrairement aux lectures faites par l'opinion publique», commente à ce sujet notre source. D'ailleurs, Abdelilah Said, chef du service préfectoral de la police judiciaire de Casablanca, rejoint cet avis pour préciser que «Nous ne pouvons arrêter les initiatives policières ou l'aboutissement d'affaires antérieures non encore résolues juste pour ne pas voir les chiffres évoluer. Ces affaires doivent en principe être enregistrées à notre actif et non pas sanctionner les efforts que nous déployons tous les jours». Le responsable explique que «le nombre d'affaires enregistrées doit être étudié en corrélation avec la superficie du territoire, le nombre d'habitants, la densité, le mouvement des voyageurs et de touristes, sinon l'analyse qui sera faite des chiffres s'avèrera biaisée». Selon Abdelilah Said, «déduire que Casablanca est première en termes de criminalité est totalement faux, en ce sens que le pourcentage des affaires enregistrées est censé évoluer parallèlement à la croissance démographique dans la ville. Si on divise par le volume moyen d'affaires enregistrées par ans par le nombre de personnes à Casablanca (près de 8 millions dont 6 millions d'habitants et 2 millions de visiteurs, touristes...). Il en ressort entre 8.000 et 9.000 affaires pour chaque million d'habitants». Un petit calcul arithmétique rapide, et le responsable débouche sur une donne de taille : Casablanca gravite autour du 9e rang sur le classement des grandes villes du pays, en ce qui concerne la criminalité. Casablanca est-elle pour autant moins «dangereuse» qu'il n'y paraît ? Rien n'est moins sur, si l'on en croit le témoignage de nombre de ses habitants. Plusieurs Casablancais sondés avouent ne pas pouvoir s'aventurer dans certaines zones de la ville. «Il y a des points sensibles certes, mais aucun point noir en matière de sûreté à Casablanca», tranche Abdelilah Said. Le fait est que les services de la DGSN s'articulent sur la métropole conformément à un schéma territorial bien défini. C'est ainsi que la ville est actuellement répartie en dix zones (Mohammédia, Médiouna, Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ, Hay Moulay Rachid, Aïn Chock, Sidi Othmane, El Fida, Anfa, El Bernoussi, Hay Hassani) en plus des deux zones spécifiques de l'aéroport Mohammed V et du port. «Ces dix zones disposent chacune d'une organisation dédiée avec une police judiciaire (elle-même avec des équipes spécialisées), la sûreté publique, des services parallèles informatiques et sociaux dédiés... Cela permet une couverture optimale», explique-t-on auprès de la DGSN.
Responsabilité
Les services de police sont-ils les seuls responsables du volet sécuritaire ? Qu'en est-il des élus ? Pour sa part, le chef du service préfectoral de la police judiciaire estime que la sécurité passe par une complémentarité entre les pans de la politique générale qui régit la ville et les organes de la sûreté, de l'enseignement, de la santé, de l'équipement... «Ce qui est dommage, c'est que la question de l'insécurité n'alerte pas comme elle le devrait les élus locaux. C'est notre responsabilité aussi, car ce volet est prioritaire sur les autres calculs politiciens», admet cet élu, qui a souhaité commenter sous anonymat. À vrai dire, même lors de la session ordinaire du Conseil de la ville ayant suivi le discours royal du 11 octobre dernier, le plus gros de l'attention était versé sur la propreté de la ville... même chez les élus des plus grands quartiers sensibles de la métropole. À aucun moment de cette session cruciale qui a duré un peu plus de six heures, en effet, les seuils inquiétants de l'insécurité dans certaines zones de la ville n'ont pas suscité la révolte de la centaine de membres et plus qui constituent le Conseil, même si plusieurs des lacunes de Casablanca ont été débattues. Pourtant, le message envoyé par le souverain dans son dernier discours adressé aux élus de la nation était on ne peut plus clair. «L'essor des villes ne se mesure pas uniquement à l'aune de la hauteur de leurs tours et de la largeur de leurs avenues, mais on l'évalue essentiellement en fonction des infrastructures et des services publics disponibles, et à la lumière de la qualité de vie dans ces villes».
La DGSN s'arme
Auprès de la DGSN, les responsables déclinent leur plan d'action. Des «opérations d'assainissement» sont ainsi menées en vue d'assurer «un climat de sécurité aux citoyens». Des groupes dédiés ont été constitués et procèdent à des descentes matinales et passent au crible tous lieux susceptibles de servir de refuge aux malfaiteurs ou aux individus recherchés. «Chaque jour, nous relevons entre 70 et 80 personnes recherchées au niveau de la wilaya dans son ensemble et ce, pour divers motifs», explique-t-on ainsi auprès de la Préfecture de police de Casablanca. Au sein de cette structure, les responsables ont récemment procédé à la création d'un service chargé de la «collecte et de l'analyse criminelle», qui travaille en collaboration avec la police scientifique. Pour les enquêteurs opérationnels sur le terrain, la base de données disponible au sein du service de la collecte et de l'analyse criminelle permet d'étudier le phénomène de criminalité (stable ou mouvant, saisonnalité, modus operandi, signalements, victimes visées, espaces...) pour déboucher sur une cartographie de la criminalité. «Sur la base de cette cartographie, nous orientons les enquêteurs vers les zones cibles. Cette méthode nous permet d'arrêter au moins 120 personnes en flagrant délit tous les jours pour divers motifs», précise Abdelilah Said. À ces organes s'ajoute la mise en place de la police numériqu, laquelle opère via les surveillances sur les caméras installées dans certaines zones de la ville, «en attendant leur généralisation». S'agissant du vol à l'arraché, «très fréquent à Casablanca», la DGSN a équipé ses policiers de motos de grande puissance (jusqu'à 500 c3), d'équipements, de tenues... «La DGSN a aussi programmé un planning de travail réparti sur 24h, afin qu'une permanence soit assurée selon les zones sensibles détectées, à partir de la cartographie de l'analyse criminelle», expliquent les responsables.


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