La réforme traîne depuis plus d'un an et le ministère du Transport la veut impérativement en septembre prochain. La réforme du transport de voyageurs n'est pas une mince affaire. Chez les professionnels impliqués dans la mise au point de cette feuille de route, personne ne comprend «ce qui bloque» le dossier. N'empêche, la tutelle est pressée d'activer la réforme, dans l'optique d'inclure certains de ses aspects dans la loi de finances 2014. Mais il devra faire preuve de beaucoup de tact pour y parvenir. Les fameux agréments constituent encore «la principale source de divergences», confie une source proche du dossier. Ce n'est pas tout : «On note également un problème de perception et d'approche des sujets, sans parler de la qualité des intervenants qui laisse à désirer, ou encore des intérêts divergents entre les acteurs impliqués», ajoute la même source. Résultat, les réunions qui se tiennent entre la direction du transport routier et les professionnels tardent demeurent sans issue. «Il faudra certainement prendre des décisions douloureuses», poursuit notre interlocuteur. Gares routières Qui dit réforme du transport de voyageur pense forcément à celle des gares routières, «maillon le plus important de la chaîne». Là aussi, les avancées se font attendre. Le secteur du transport, dominé par l'informel, semble réticent à sa mise à jour réglementaire, comme l'illustre les débats en cours sur le futur statut des gares routières. Est-ce qu'on va se diriger exclusivement vers une gestion par le service public ou plutôt vers une gestion mixte (public-privé) ? L'emplacement des futures gares constitue aussi un autre point à éclaircir. Doivent-elles se situer en dehors des villes ou à l'intérieur des agglomérations ? Autant de questions encore en suspens et qui retardent l'aboutissement des discussions. Pendant ce temps, du côté des syndicats des transports de voyageurs, on ne manque de montrer des signes de lassitude. C'est le cas notamment à la Confédération nationale du travail (CNT), où l'on songe déjà à des stratégies d'action. Pour le moment, aucune menace de grève n'est brandie, mais son secrétaire général Mohamed Regaoui, fait savoir que des concertations sont tenues avec les autres représentants des transporteurs (notamment la fédération des taxis). La dernière en date remonte au mercredi 26 juin. Il a ainsi été décidé d'organiser prochainement «une journée d'étude» sur les problématiques du secteur. In fine, chacun essaie de défendre ses intérêts. D'une part les «opérateurs structurés» s'attendent à une libéralisation du secteur. Un pas salutaire certes, mais qui ne manquerait pas de faire des victimes, notamment au sein des «transporteurs non structurés», opérant le plus souvent dans l'informel, sans parler des détenteurs d'agréments.