Les ONG veulent des réponses convaincantes au sujet des modalités de reconnaissance des associations d'utilité publique. Régi par une réglementation de 2005 jugée actuellement inadéquate, le débat national qui se poursuit toujours se présente maintenant comme une chance pour le tissu associatif d'élargir la liste des bénéficiaires, qui est de 202 associations. Sous la coupole, le débat se focalise sur l'iniquité des mesures qui régissent les modalités de reconnaissance. «Après l'examen du sujet, il y a une conviction chez tout le monde sur le fait qu'il y ait un dysfonctionnement et le débat national va répondre par des solutions adéquates», a indiqué Lahbib Choubani devant les députés à ce sujet, lequel comporte des connotations politiques auprès des groupes de l'opposition. La question est revenue avec force après l'entrée en vigueur des nouvelles exigences comptable et managériale des associations. La gouvernance financière des associations reste donc le point nodal de l'élargissement du cercle de la reconnaissance publique en attendant de mesurer l'impact des nouvelles règles budgétaire et comptable qui ont été prévues par la loi des finances 2013. La pression des ONG se fait indirectement ressentir sur l'extension de la couverture des aides aux ONG, qui n'ont pas jusqu'à présent le droit d'accès aux subventions, lequel sera accessible en contrepartie de leur restructuration financière. L'Etat, qui demande aux ONG de faire le nécessaire pour avoir une visibilité complète des transferts effectués en faveur des associations étrangères, ainsi que l'activation du rôle des juridictions financières, pose aussi comme critère la facilitation de l'accès des jeunes et des femmes aux instances dirigeantes des associations ou encore la réalisation d'un rapport d'évaluation du partenariat public /ONG. Plus de 10.000 associations sont créées annuellement. Cette cadence ne facilitera pas la tâche au contrôle des finances des associations ainsi qu'à la justification de leurs dépenses ou de l'accès équitable aux financements accordés, soit par le département de l'Intérieur ou par celui de la jeunesse. Le plan d'action du ministère, durant cette année 2013, compte assurer des sessions de formation pour les nouveaux responsables au sein des associations sur les nouveaux mécanismes de collecte de données. L'Etat espère surtout que les ONG seront en mesure de publier leurs rapports d'activités annuels dans les délais, en vue d'assurer un niveau d'accompagnement adéquat des associations à faible budget. La forte concentration des associations reconnues d'utilité publique à Rabat et Casablanca reste l'un des problèmes à surmonter lors du débat. La démarche régionale ainsi que la diversification des champs d'intervention des acteurs associatifs devront être à l'origine du changement d'orientation dans l'octroi de la reconnaissance de l'Etat.