Le compte à rebours est enclenché pour l'Agence du partenariat pour le progrès (APP) ! Plus que 90 jours avant que l'agence ne soit dissoute. Un décret validant cette dissolution vient de passer par la case Conseil du gouvernement jeudi dernier. Ce n'est pas en soi une grande surprise vu que le mandat de l'APP, ayant débuté en septembre 2008, prévoyait un exercice de 5 ans. La fin de la mission de l'agence en septembre prochain était donc attendue. Cependant, de nombreux défis sont à surmonter durant ces 3 prochains mois. L'état d'exécution du programme retient, à ce titre, toute l'attention des équipes de l'agence, dirigée depuis mai dernier par la DG par intérim, Malika Laasri, venue remplacer Morad Abid, débarqué dans des circonstances étranges en mai dernier. Selon les services financiers de l'agence, le programme «Milennium Challenge Account» a été engagé à hauteur de 94% à ce jour, vu que près de 659 millions de dollars ont été contractés. «La totalité de ce montant n'a pas encore été déboursée. Nous sommes à un taux de déboursement de 74%, soit 513 millions de dollars», explique Jawad Chkili, directeur administratif et financier de l'APP. Si certains projets tels que le soutien à l'entreprise, l'administration ou encore l'alphabétisation et la formation sont bien avancés (respectivement : 99%, 80% et 85% du taux de déboursement), d'autres n'ont évolué que très modérément. C'est le cas du projet de la restauration de la Médina de Fès, ou encore celui de l'artisanat (50 et 43%). Toutefois, les contrats les concernant seraient déjà engagés à des niveaux dépassant les 80 %. Transition difficile Ceci éclaire en tout cas sur les défis qui attendent l'agence durant les semaines qui suivent. «L'objectif idéal est d'atteindre 100% d'exécution du budget, mais comme nous avons du opérer des recadrages concernant certains projets, je ne pense pas que cet objectif sera atteint», estime la directrice générale de l'agence. Il est à noter que toute somme non exécutée sera remise à l'Etat américain. L'agence explique également cette situation par des coûts en baisse concernant certains projets comparés aux prévisions initiales, ce qui devrait permettre de réaliser quelques économies. Autrement dit, «le reliquat budgétaire sera bien là mais ne sera pas dû à des défaillances d'exécution», souligne Chkili. La priorité de l'agence durant ce compte-à-rebours sera d'abord d'honorer les engagements qui ont été contractés. «Notre premier objectif est de finaliser tous les chantiers lancés pour que nous puissions recevoir toutes les factures avant la date butoir du 15 septembre», affirme Malika Laasri. Les 120 jours qui suivront seront consacrés à la clôture administrative de l'exercice de l'agence. Cette phase de transition sera également marquée par le transfert des acquis du projet aux autorités marocaines pour la garantie d'une continuité dans l'action. Le transfert concernera aussi bien les contrats établis que la propriété intellectuelle des projets et des études réalisés, et se fera vers les instances étatiques ayant été proches des dossiers (ONP, ANPME, OFPPT...). «Pendant ces 120 jours, nous travaillerons aussi sur la finalisation des 4 projets d'évaluation du travail fourni durant ce mandat, et nous ambitionnons de livrer les conclusions en octobre», souligne Es-said Azzouzi, directeur du suivi et de l'évaluation. Prochain programme, pas avant un an Le chantier des ressources humaines devrait particulièrement retenir l'attention des services de l'agence. Pour rappel, avec la fin du mandat, 10% de l'effectif issu des établissements publics devra retourner à ses départements respectifs. Les efforts seront également fournis au niveau administratif en vue d'apurer la situation du restant du personnel de l'APP, soit une quarantaine de personnes. Cette dissolution est également synonyme de la fin juridique de l'agence, qui ne pourra donc plus être réactivée. Un nouveau programme s'étendant sans doute sur une durée de 5 ans devrait voir le jour l'année prochaine. Le programme «Compact 2», actuellement en cours d'étude, devra en tout cas se traduire par la création d'un nouvel établissement. Nous n'en saurons pas plus. Selon les responsables, il n'est pas encore possible de connaître le contenu du programme qui n'en est qu'à sa phase d'étude. «Il faudra compter au moins 1 an avant le lancement du prochain programme», estime Mounira Salem Murdoch, directrice du bureau du Millennium Challenge Corporation au Maroc.