«Nous ne sommes pas dans une course à la taille, mais plutôt dans celle à la qualité de service», martèle Khalid Chami, président du directoire de la Société Générale, hier, lors de la conférence portant sur «L'histoire, enjeux et perspectives» de la banque. Chami ajoute par ailleurs que «l'ambition de la SG pour l'avenir se décline à travers le développement de notre banque de détail, ainsi que pour celle d'entreprise. Nous chercherons toujours à avoir plus de proximité à travers la consolidation de notre réseau d'agences. Nous allons également continuer de nous développer à un rythme régulier comme nous l'avons toujours fait». Pour le management de la banque, il faut aussi s'attacher aujourd'hui à développer la relation client d'une manière intensive, afin de mieux connaître le client, pour mieux améliorer le dispositif d'accompagnement de la clientèle. Peu de recours pour le refinancement auprès de BAM Au niveau des règles prudentielles de Bank Al-Maghrib, Chami déclare que la banque est déjà en «compliance» et qu'elle obéit à l'ensemble des règles édictées par la Banque centrale. «Nous sommes déjà à plus de 13% en termes de ratio de solvabilité, cela veut dire que nous sommes au dessus des normes imposées par la Banque centrale», soulève pour sa part Jean Louis Mattei, président du conseil de surveillance de la Société Générale Maroc. «En dépit des interventions de Bank Al-Maghrib sur le marché monétaire, il n'y a pas de tarissement de la liquidité au Maroc. La Banque centrale joue dans ce sens parfaitement son rôle. Pour la Société Générale, nous intervenons très peu sur le marché pour nous refinancer auprès de la Banque centrale», souligne Chami. Une banque et 13 filiales La Société Générale est par ailleurs le 1er groupe financier privé au Maroc adossé à un actionnaire de référence internationale et avec un dispositif comprenant une banque ainsi que 13 filiales, qui comportent près de 4.000 collaborateurs. «Il est important de souligner le rôle que jouent nos filiales, qui est parfois plus soutenu que celui de la banque elle-même, qui représente 10% de part de marché», note Chami. Eqdom, la filiale spécialisée dans le crédit à la consommation dispose dans ce sens de pas moins de 25% en termes de part de marché. Pour sa part, Sogélease, qui opère dans le domaine du leasing est le 4e leaser du pays. «Nous sommes également le 3e assureur vie à travers notre filiale d'assurance, La Marocaine Vie», ajoute-il. Un positionnement en tant que banque universelle La Société Générale dispose aujourd'hui d'un portefeuille clients de l'ordre de 780.000, composé à hauteur de 750.000 de particuliers et de 30.000 de clients entreprises. «Il est important de rappeler que nous somme une banque universelle et que nous finançons l'ensemble des segments de clientèle, que ce soit les particuliers ou pour les entreprises. Nous servons à la fois le haut, le moyen et l'entrée de gamme pour le marché des particuliers. Pour la clientèle entreprise, nous avons des offres dédiées à la fois à la grande entreprise et à la TPME», explique Chami. L'expansion du réseau de la banque a été assez fort entre 1973 et 1995. Ce rythme s'est accéléré depuis, puisque nous sommes passés de 100 agences en 1995 à 380 aujourd'hui. «Nous ambitionnons d'atteindre pas moins de 400 guichets bancaires cette année», martèle-t-il. La banque a également opéré un maillage de son réseau bancaire, puisqu'il était pdans le passé plus centré sur l'axe Rabat-Casablanca. «Nous avons fait de gros efforts de rattrapage ces dernières années, dans la mesure où nous nous sommes installés dans des régions pour suivre la politique de régionalisation du royaume et accompagner l'ensemble des zones géographies dans leur développement. Nous sommes aujourd'hui à la fois la 4e banque marocaine et le 4e réseau du Maroc», conclut-il. Q/R Khalid Chami Président du directoire de la Société Générale Les ECO : BAM table sur un taux de bancarisation de l'ordre de 66% à l'horizon de 2015. Comment comptez-vous participer à cet objectif d'inclusion financière ? Khalid Chami : La bancarisation est étroitement liée aujourd'hui au Maroc à la présence sur le terrain, à travers les agences bancaires. Le Marocain est toujours très attaché à aller visiter son banquier à l'agence. C'est donc le développement de notre réseau qui va nous permettre de capter une partie de la bancarisation. L'effort que nous avons fait sur les 10 dernières années pour développer notre réseau sur l'ensemble des régions du Maroc, nous donnera la possibilité de participer à faire passer le taux de bancarisation de 56% aujourd'hui à 66% à l'horizon 2015. Cela nous permettra aussi d'augmenter notre parc en nombre de clients particuliers, qui est aujourd'hui de 750.000 clients. Nous visons dans note plan de développement, 1 million de clients à l'horizon 2015-2016. En termes d'agences, nous avons pour objectif de croître, régulièrement, d'une vingtaine de guichets bancaires par an. Avez-vous des craintes quant au ralentissement, enregistré au cours des derniers mois, du rythme d'accroissement du crédit bancaire ? Le Maroc va continuer à se développer et les politiques sectorielles vont continuer à être mises en place. À partir de ce point de départ, je pense que nous continuerons d'avoir des demandes de crédit et que nous continuerons à les satisfaire. Evidemment, nous avons moins de projets qu'avant, notamment au cours de la période 2000-2012. Nous risquons dans ce sens d'avoir une bataille accrue entre les banques afin de renouveler les portefeuilles de crédit. Cela pourrait avoir des percussions sur les marges d'intérêt. Cela dit, nous continuerons à consolider notre position sur le marché et nous sommes résolument optimistes quand au fait que nous allons continuer à accompagner les grands projets du pays en termes de financement.