* Le Maroc devrait afficher un taux de bancarisation de 62% en 2013. * Plusieurs offres sont mises sur le marché pour convaincre de nouveaux clients. Un taux de bancarisation de 62% au Maroc dici 2013 ! Réalité ou utopie ? Ce chiffre qua divulgué en début dannée le cabinet Sia Conseil, est la résultante dune étude établie sur le système bancaire marocain, basée sur les dernières réalisations des banques commerciales et tient compte des différents plans de développement quont entamés ces établissements. Pour rappel, le taux de bancarisation tournait aux alentours des 30% à la fin de 2007. En dautres termes, si lon se fie à cette étude, la population bancarisée est amenée à doubler dici les quatre prochaines années. Cela peut être interprété par plus dun comme une prévision très optimiste, surtout quand on prend conscience de la prépondérance de la culture du cash dans notre économie, limportance du secteur informel, le développement économique régional déséquilibré, la réticence à accepter les moyens de paiement scripturaux et les difficultés daccéder aux services financiers, facteur lié en partie à la faiblesse du taux dalphabétisation. Mais la question qui se pose aujourdhui est : que font les banques pour attirer les ménages non bancarisés et comment comptent-elles faire développer la culture bancaire dans notre pays ? A voir les faits, cest la stratégie du rapprochement quont choisie les établissements bancaires pour convoiter ceux qui ne disposent toujours pas de compte bancaire. Avec plus de 310 nouvelles agences ouvertes annuellement, et ce depuis maintenant 3 ans, le Maroc affiche un ratio dune agence bancaire pour 12.500 habitants. Si lon tient compte des plans de développement triennaux dAttijariwafa bank et de la BCP qui prévoient des réseaux respectifs de 1.200 agences en 2012 et 1.000 agences en 2010, combinés aux prévisions de BMCE Bank, qui envisage louverture de 70 nouveaux points de vente annuellement, et le Crédit du Maroc qui table sur une extension de 50 agences sur les trois ans à venir le ratio de bancarisation représenterait, à lhorizon 2013, une agence pour 4.400 personnes. Mais les banques marocaines ne sarrêtent pas là. La structure de loffre a entamé depuis plusieurs mois une réelle mutation avec lapparition de nouveaux services répondant à des besoins différents. A commencer par la monétique qui connaît une révolution avec lapparition de nouveaux concepts, tels le prépayé. Cette notion, que lon avait lhabitude dentendre chez les opérateurs télécoms, a fait son intrusion dans le secteur de la monétique afin de permettre à la clientèle ne disposant pas de compte bancaire dutiliser les guichets automatiques pour la gestion de leurs fonds. Cette offre, innovée par le Crédit du Maroc avec sa carte Daba Daba, a été exportée chez nombre détablissements, dont la BCP, la Société Générale Maroc et BMCE Bank. Si elle savère être un moyen efficace pour approcher une clientèle éventuellement bancarisable à court terme, la carte prépayée permet aussi à la banque de collecter, ingénieusement, des dépôts qui ne transitaient pas forcément par le circuit financier. Ceci étant, le plus grand défi auquel font face les opérateurs dans leur quête vers lembauche de nouveaux clients, est sans nul doute la non-égalité entre les régions urbaines et le monde rural. Quand les habitants des grandes métropoles prennent conscience rapidement des enjeux que leur offre le statut de bancarisés, ceux des autres régions sont plus difficiles à convaincre. Du coup, la sensibilisation devient le maître-mot des établissements ciblant cette population. Et à ce niveau linnovation est au rendez vous. Plusieurs établissements bancaires et financiers commencent à programmer régulièrement des caravanes sillonnant le Royaume afin dinitier ces populations à lutilité davoir un compte bancaire, mais surtout de prospecter une clientèle disposant de revenus savérant souvent très importants et dont le circuit financier ne profite pas. Par ailleurs, un autre frein qui pouvait sopposer à latteinte du taux de bancarisation précité est pris en considération par les banques. Le processus de bancarisation des populations à faibles revenus est en marche depuis que la Banque Populaire a mis sur le marché une offre destinée à cette frange de la population et lui offrant la gratuité des commissions liées aux opérations sur compte (virements reçus et émis, versement de chèques et domiciliation bancaire), principal objet de réticences qui caractérise cette population. Enfin, le besoin daccès aux crédits devenu indispensable pour la majorité des consommateurs, semble aussi jouer en faveur de cette marche vers une meilleure pénétration de la bancarisation. En effet, il est communément admis que, pour disposer dun emprunt, le passage par un compte bancaire est obligatoire.