Après la tomate et la fraise, c'est au tour du melon. Depuis quelques semaines, les baisses et stagnations des prix de vente au kilo de ce fruit sur les marchés se multiplient et tendent à perdurer. Résultat, les marges des producteurs UE sont de plus en plus entraînées dans cette chute. C'est pourquoi, en plus des effets négatifs d'un climat très changeant, ces professionnels pointent du doigt les importations venues du Maroc ces dernières semaines. et parlent d'invasion du melon marocain. «Une montée en force est en effet constatée, mais ne saurait être prise comme cause des soucis de l'Europe», commente cet expert marocain. Selon les derniers chiffres de l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), le continent européen reçoit 95% des exportations marocaines en primeurs. Au 16 mai dernier, les exportations marocaines en melon ont grimpé de 8% en comparaison avec la campagne 2008/2009. Ce chiffre s'est établi à un volume de 36.319 tonnes cumulé au 16 mai, contre 33.553 tonnes cumulées à la même date, lors de la campagne précédente. Cette hausse a notamment été favorisée par l'augmentation de près de 4% des exportations provenant de la région du Souss - zone locomotive de la filière - par rapport à la campagne 2008/2009. En volume, la région a émis un peu plus de 200.000 tonnes de melons sur l'export, à la même date du 16 mai. Ces chiffres sont appelés à augmenter, étant donné que les principaux pays producteurs de melon en UA (Italie, Espagne, France, the Pays Bas et Grèce), sont devenus aussi de grands importateurs. Barrières «techniques», la solution ? La filière melon est l'une des plus exportée par le Maroc dans la zone UE, juste derrière celle de la tomate fraîche. Cette dernière n'a pas encore fini de marquer la polémique dans le cadre de l'accord agricole Maroc-UE, que le melon s'érige en nouveau créneau de haute compétitivité avec lequel devront aussi faire les producteurs des pays membres de l'Union européenne. D'ailleurs, la partie européenne est en train de «penser» des mesures en vue de «réguler» les importations de melon, lesquelles mesures ne tarderont pas à voir le jour. «Il nous faut une stratégie sur l'export fondée sur des critères de qualité et de pays d'origine», préconise Luciano Trentini, directeur du CSO, sur le portail spécialisé freshplaza.com. En d'autres termes, l'idée serait d'étendre les barrières techniques - comme les normes phytosanitaires - aux filières étrangères concurrentielles telles que le melon. De toute façon, avec la perspective des performances agricoles attendues du plan Maroc Vert, l'Union européenne ne cessera d'innover en stratégie de défense de ses marchés.