Soixante-trois pays représentés, 1 200 exposants, un million de visiteurs dont plusieurs milliers de professionnels. Les traditionnels partenaires commerciaux ont répondu présent. Les conférenciers ont insisté sur la nécessité d'utiliser de nouvelles techniques agricoles respectueuses de l'environnement. Les initiateurs ont voulu en faire une vitrine de l'agriculture marocaine et un lieu de rencontre et d'échange entre les différents acteurs, nationaux et étrangers, de toutes les filières, élevage compris. Onze ans plus tard, le Salon international de l'agriculture de Meknès (SIAM) répond bien aux attentes. Illustration : 63 pays représentés, 1 200 exposants, un million de visiteurs dont plusieurs milliers de professionnels sont comptabilisés à l'édition 2016 organisée du 26 avril au 1er mai, à laquelle ont participé plusieurs officiels, africains et européens. Certains venus faire un benchmark pour améliorer la productivité du secteur dans leurs pays respectifs, d'autres motivés par le désir de renforcer les échanges commerciaux entre le Maroc et leur pays. Signe de cet intérêt exprimé par les partenaires étrangers pour l'agriculture marocaine, le pôle international-sans compter les autres stands étrangers dans les autres espaces d'exposition- a été bien garni et très animé. Au total, le Vieux continent était représenté par 21 pays. La France a réuni 24 entreprises dans un pavillon de 300 m2. L'Espagne, la Hollande et l'Allemagne n'ont pas également manqué le rendez-vous. L'Afrique subsaharienne en quête d'investissement Pour l'Afrique Subsaharienne (représentée par 16 pays), la Côte-d'Ivoire occupait l'un des stands les plus en vue. Très bien positionné, il exposait la richesse agricole de ce pays d'Afrique de l'Ouest dont une première, le chocolat qu'il a commencé à produire localement depuis un an seulement. Sur ce registre, Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministre ivoirien de l'agriculture et du développement durable, a lancé un appel aux investisseurs marocains privés et publics à s'intéresser au secteur agricole de la Côte-d'Ivoire tout en étudiant les moyens de renforcer la coopération Sud-Sud. Par ailleurs, une plateforme logistique pour la commercialisation des fruits et légumes est en projet, sans compter une assurance agricole et la formulation d'engrais et de fertilisants adaptés aux besoins de ce pays d'Afrique de l'Ouest Les scientifiques prônent une agriculture moderne pour assurer la sécurité alimentaire Mais cette année, les projecteurs étaient braqués sur les Emirats Arabes Unis, l'invité d'honneur. Avec un stand de 1 000 m2, cet état du Golfe peut s'enorgueillir d'un secteur agricole en pleine mutation. En plus des dattes (sur 160 000 ha), ce pays est aussi dans la production maraîchère et d'agrumes. Il développe également ses secteurs avicole, laitier et de la pêche. Des performances pour un pays désertique qui reste toutefois très demandeur de produits issus de l'agriculture biologique que le Maroc développe à l'export. Par ailleurs, le salon a attiré 7 pays d'Asie. L'Afrique du Nord était représentée par 4 pays et 8 autres venaient de l'Amérique et l'Océanie. Outre le pôle international, celui dédié au machinisme a été particulièrement fréquenté par les agriculteurs. Grâce à une stratégie de communication spécifique, les distributeurs de matériel roulant agricole arrivent à réaliser 40% de leur chiffre d'affaires annuel pendant le salon. Les stands des coopératives productrices de produits du terroir n'ont également pas désempli. Et, visiblement, les gérants n'étaient pas peu satisfaits. Au-delà des objectifs commerciaux, le salon a été l'occasion pour débattre de sujets relatifs à l'avenir de l'agriculture au Maroc et en Afrique. Ainsi, des experts scientifiques ont évoqué les enjeux de l'agriculture moderne pour assurer la sécurité alimentaire. En somme, 32 conférences sur des sujets axés sur la résilience et la durabilité, thème de cette édition, ont été organisées. L'objectif est de sensibiliser les agriculteurs et les professionnels aux nouvelles techniques agricoles respectueuses de l'environnement. Un autre enjeu majeur pour le continent, mais aussi pour le Maroc. [tabs][tab title ="Des conventions pour financer et structurer le secteur"]Plusieurs conventions ont été signées en marge du salon. Ainsi, l'Agence française de développement a mis à la disposition du Groupe Crédit Agricole une ligne de crédit de 60 millions d'euros essentiellement destinée au financement des PME de transformation et des TPME rurales. De plus, une subvention de 500 000 euros est accordée pour la réalisation d'une stratégie spécifique à la TPME rurale, notamment en termes d'accompagnement non financier. De même, une charte de la qualité du lait collecté a été signée par les différentes fédérations de la filière laitière (Fimalait, Feneprol et Fnil). L'objectif est d'améliorer la qualité tout en assurant un prix équitable pour les producteurs. A noter que la production laitière a bondi de 40% ces 4 dernières années pour atteindre plus de 2 milliards de litres par an. L'objectif est d'arriver à 4milliards de litres/an d'ici 2020.[/tab][/tabs] [tabs][tab title ="Les agropoles de MedZ attirent les entreprises "]Créée en 2002 par la CDG, Med Z est aujourd'hui le principal aménageur de zones industrielles et offshore au Maroc. Elle s'est aussi lancée dans l'aménagement des agropoles, parcs industriels modernes qui accueillent les entrepreneurs opérant sur l'ensemble de la chaîne de valeur agro-industrielle. Deux agropoles sont déjà opérationnels, l'un à Meknès (Agropolis) et l'autre à Berkane. Agropolis, dont 60 lots ont été vendus, a nécessité un investissement de 500 MDH. Une enveloppe de 360 MDH a été consacrée à l'Agropole de Berkane dont 35 lots ont trouvé preneur. Enfin, l'agropole d'Agadir, dont les travaux ont été lancés au cours de l'année 2015, a été intégré à Haliopolis (parc dédié à la valorisation des produits de la mer). Jusqu'à présent, Med Z a pu en commercialiser une superficie estimée à 75 ha. En général, les entreprises qui s'installent dans les agropoles sont constituées à 80% de grandes entreprises. Les 20% restants sont des PME. Cela dit, le Plan Maroc Vert a prévu 6 agropoles. Med Z est sur la bonne voie pour décrocher l'aménagement d'une bonne partie des trois agropoles annoncés.[/tab][/tabs]