Pour l'heure, la filière n'est pas affectée par le manque de pluie. L'export des variétés de demi-saison commencera à la fin février. Même s'ils sont un peu inquiets, les producteurs d'agrumes estiment que leur «secteur est dans une situation relativement privilégiée par rapport aux autres cultures». Ils ajoutent cependant que «la pluie, s'il y en a dans les prochains jours, ne peut que faire du bien aux fruits». Mais il ne faudrait pas qu'il y en ait trop car, en règle générale, cela engendre quelques soucis, notamment au niveau de la qualité et du calendrier d'exportation. Lorsqu'il pleut, les vergers sont impraticables en raison de la boue, donc la cueillette devient impossible. Ce qui retarde les délais d'expédition à l'étranger. Outre la cueillette, la boue empêche même la réalisation des opérations techniques (taille, entretien des arbres, etc.). De fortes pluies risqueraient également d'endommager les fruits qui doivent observer une période d'essuyage d'une durée de 3 à 5 jours avant la cueillette, de sorte qu'ils puissent être transportés à l'étranger et entreposés sans altération de la qualité. Pour la saison en cours, la production devrait atteindre 2 millions de tonnes Pour l'heure donc, tout va bien pour le secteur agrumicole. Depuis le début de la campagne en octobre 2015, le secteur a exporté, d'après les dernières statistiques de l'Association des producteurs d'agrumes du Maroc (ASPAM), 350 000 tonnes sur un volume global prévu de 550000 à 580 000 tonnes. Selon Ahmed Derrab, directeur de l'association, les exportations ont concerné les petits agrumes, essentiellement la clémentine, mais aussi la Nour ou encore la petite Navel. Ces exportations de petits agrumes précoces se poursuivront jusqu'à la mi-février. Au début mars suivront les variétés de demi-saison comme la salustiana et la sanguine. Pour l'ASPAM, la campagne se déroule dans de bonnes conditions et ceci grâce à deux facteurs : les conditions climatiques sont favorables à la cueillette et la demande existe sur les marchés extérieurs. Selon l'association, le marché russe absorbe 35 à 40% des exportations, l'Amérique du Nord (USA et Canada) 15% et le reste est expédié vers les pays du Moyen-Orient, l'Arabie Saoudite entre autres. Cependant, Ahmed Derrab précise que les agrumes marocains sont de retour sur les marchés de l'Union Européenne sur lesquels il y a eu beaucoup de perturbations durant les deux dernières campagnes. La reconquête de l'UE, qui absorbe le tiers du volume exporté, s'avère aujourd'hui nécessaire si le secteur souhaite, explique le directeur de l'ASPAM, atteindre les objectifs du Plan Maroc Vert qui prévoit à l'horizon 2018 un export de l'ordre de 1,3 million de tonnes sur une production de 2,9 millions de tonnes. Il est à noter que la production avait atteint 2,2 millions de tonnes en 2013 avant de retomber à 1,9 million lors de la saison suivante. Elle devrait remonter de 6,7% durant cette campagne 2015-2016, à 2 millions de tonnes..