De différentes régions du pays, 30 candidats ont été primés dans les 6 catégories du concours. Les projets présentés sont un bon indicateur du développement de la microfinance au Maroc. Les journées du micro-entrepreneur se sont poursuivies jusqu'au 13 décembre dans l'espace d'exposition prévu. Après deux éditions réussies, le Prix national du micro-entrepreneur revient pour la troisième année consécutive récompenser les meilleurs porteurs de projets ayant fait appel au micro-financement pour la création et la conduite de leur activité génératrice de revenus. Organisé conjointement par le Centre MohammedVI de soutien à la microfinance solidaire (CMS) et la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM), ce prix a été attribué lors d'une cérémonie qui s'est tenue à la maison de presse à Tanger, le 9 décembre courant, en présence de Zoulikha Nasri, conseillère de SM le Roi et des principaux acteurs du secteur de la microfinance au Maroc et à l'étranger. «Cet événement se veut avant tout un hommage aux femmes et aux hommes ayant réussi, grâce au microcrédit, à améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie de manière conséquente et durable», a déclaré Youssef Errami, directeur exécutif du CMS. Ils sont ainsi 30 micro-entrepreneurs, issus de toutes les régions du Maroc, à avoir été sélectionnés parmi les 180 candidats ayant soumissionné dans 5 catégories différentes : meilleure micro-entreprise dans le domaine du développement humain, meilleur projet innovant, meilleure micro-entreprise féminine, meilleur(e) jeune micro-entrepreneur (entre 18 et 30 ans) et meilleure micro-entreprise dans le domaine du tourisme responsable. Un sixième prix spécial du CMS est venu récompenser les candidats qui ont réussi à passer d'une activité informelle à un projet formel de type TPE ou PME. Les participants au concours ont été soumis à un rigoureux processus de sélection caractérisé par une évaluation au cas par cas. «Nous nous sommes déplacés personnellement pour chacun des 30 candidats afin de constater et examiner l'état d'avancement de leur projet : une véritable expérience humaine», a affirmé Rafik El Amrani, membre du jury et coordinateur de projets à la fondation CDG. La formation comme levier de l'autonomisation et de la pérennisation de l'activité La cérémonie a également été une occasion pour revenir sur la question de «l'inclusion financière pour une meilleure autonomisation des bénéficiaires». C'était le thème de la table ronde qui a réuni des experts marocains et étrangers. Les intervenants ont dressé en ce sens un état des lieux des activités accompagnées par le microcrédit et sont revenus sur les principaux leviers pour l'autonomisation et la pérennisation des projets comme les plans de formations. Réglementation du secteur oblige, ces derniers acquièrent de plus en plus d'importance dans le processus de financement. En effet, outre l'octroi du crédit en lui-même, on remarque que les associations du secteur insistent pour offrir aux micro-entrepreneurs des séances gratuites d'apprentissage. Que ce soit en gestion de projet, en comptabilité ou pour monter un business plan, ces offres de formations répondent à un large éventail de besoins et sont censées fournir aux bénéficiaires un «kit de démarrage» pour bien débuter leur activité et ainsi éviter les problèmes d'impayés qui avaient atteint à une certaine époque (2007-2008) des niveaux inquiétants. En marge de la cérémonie de remise de prix, les journées du micro-entrepreneur se sont poursuivies jusqu'au 13 décembre sur un espace d'exposition de 600 m2 mis à disposition de 60 micro-entrepreneurs de la région auxquels se sont joints les gagnants du prix. Une occasion pour ces micro-entrepreneurs de faire connaître et commercialiser leurs produits et d'échanger leur expérience. Pour rappel, le secteur de la microfinance au Maroc représente près de 5,464 milliards de DH d'encours à fin septembre 2014, soit une croissance de 3% par rapport à la même période de l'année précédente, faisant ainsi du Royaume le premier pays acteur du secteur dans la région MENA.