La nouvelle solution de paiement en ligne, Payzone, réussit à convaincre les nouveaux entrants. M2T et Fast Payment sont toujours en cours d'homologation. En attendant, l'activité du e-commerce poursuit sa croissance. L'ouverture du marché des plateformes de paiement en ligne, activité jusque-là assurée par un unique opérateur, à savoir Maroc Telecommerce (MTC), semble avoir joué le rôle escompté. Les 233 nouveaux sites marchands qui ont démarré depuis le début de l'année avaient en effet le choix entre MTC et la solution Payzone de Vantage Payment Systems (VPS), opérationnelle depuis janvier dernier. Une centaine a choisi de faire appel à l'historique MTC, 63 ont préféré se connecter à Payzone et les 70 restants, tous des établissements hôteliers de la chaîne Accor, se sont tournés vers la plateforme belge Ogone. «Nous avons signé plusieurs contrats pendant le premier trimestre de 2014. Nous avons des clients dans le secteur hôtelier, du voyage, des deals, du shopping, de l'artisanat et d'autres sociétés de services. Nous avons aussi mis en place de nouveaux moyens de paiement afin de répondre aux besoins de nos clients et partenaires», indique Ali Battahi, DG de VPS. Ce dernier évalue le potentiel à plus de 2000 sites e-marchands pour les 2 à 3 prochaines années. Il faut dire que le nombre de sites actifs à fin juin dernier, c'est-à-dire ayant réalisé des transactions, a été porté à 474 contre 319 à la même période l'année dernière. Et lorsque l'on sait que le contrat liant un site marchand à une plateforme peut être rompu à n'importe quel moment par l'une ou l'autre partie, cela laisse une marge de manœuvre appréciable pour Payzone et les futurs compétiteurs. En effet, deux autres acteurs, Fast Payment et M2T, ont d'ores et déjà été homologués par le Centre monétique interbancaire (CMI) pour le traitement des cartes bancaires marocaines. «Il leur reste à finaliser le volet concernant l'acceptation des cartes étrangères. La plateforme Fast Payment est très bien avancée dans ce processus», assure Ismaïl Bellali, DG adjoint du CMI. Ce dernier annonce par ailleurs que d'autres plateformes devraient «probablement» rejoindre celles existantes. Le panier moyen perd 1,2% A noter que pour être homologuée, la solution doit «répondre aux normes exigées par Visa et Mastercard, notamment pour le volet sécurité». «Les plateformes doivent être certifiées PCI DSS et passer les tests de certification technique avec le CMI. La partie la plus laborieuse de l'homologation concerne la certification PCI DSS et l'acceptation des cartes étrangères. Les plateformes supportent des frais d'homologation facturés par le CMI et correspondant aux tests nécessaires pour la certification de l'interface», explique le DG adjoint. Le coût de cette homologation est de 150 000 DH. L'arrivée de ces nouveaux prestataires se produit dans un contexte de croissance, toujours soutenue, pour l'activité du e-commerce. A fin juin dernier, le montant des paiements en ligne a en effet atteint 602,8 MDH, soit presque 25% de plus qu'au premier semestre 2013. Le nombre de transactions a quant à lui gagné 21,3% pour s'établir à 987 311 opérations de paiement en ligne sur ces 6 premiers mois. De ce fait, le nombre moyen de porteurs uniques de cartes bancaires marocaines ayant réalisé des achats ou payé leurs factures en ligne est lui-même passé de 60 689 à 71 602 par mois à l'issue de ce premier semestre, soit une progression de 18%. Ils ont concrétisé en moyenne 158 547 transactions par mois, soit un montant moyen du panier de 547 DH, en légère baisse de 1,2%. Les grands facturiers, que sont notamment les opérateurs télécoms et les délégataires de la distribution de l'eau et d'électricité, ont fortement contribué à cette augmentation de l'activité e-commerce puisque leur volume de transactions est en hausse de 32,6%, pesant ainsi 37,8% du volume global des paiements en ligne. Juste derrière, les compagnies aériennes représentent 29,8% du volume total, et ont connu une sensible augmentation de 5,7% des transactions en ligne. Les paiements observés sur les services eGov, dont le seul site de la TGR a enregistré une croissance de 60,1%, ont également accompagné cette nouvelle croissance du secteur. Ce service figure désormais en 3e place des sites les plus concernés par le paiement en ligne, derrière Maroc Telecom et Royal Air Maroc. Au final, seuls les sites de deals accusent une nouvelle perte, de 27% cette fois, de leur volume de transactions. La faute à un effet de mode dépassé ? Ou, peut-être, à une suroffre ?