Les rendements s'effritent Les bons de Trésor ne rapportent plus autant que les deux dernières années. En effet, les taux ont rompu avec la tendance haussière entamée depuis fin 2012, comme prévu par la majorité des opérateurs de la place. Sur le marché primaire (émission de bons par adjudication), la baisse a touché tous les segments de la courbe. La maturité 13 semaines, par exemple, a reculé de 42 points de base (pbs) pour clôturer le premier semestre à 3,06% au moment où le taux sur 2 ans s'est replié de 1,3 point, à 3,26%. De même pour les bons à échéance 10 années qui ont enregistré une chute de 1,2 point pour s'établir à 4,42%. Et la situation est similaire sur le marché secondaire : la baisse va de 40 pbs pour les taux à 13 semaines (3,08%) à 1,2 point pour la maturité 10 ans (4,43%). Cette situation s'explique essentiellement par un recours moins important du Trésor au marché interne pour financer son déficit. Les mesures prises par le gouvernement en matière de décompensation des produits pétroliers (essence et diesel) ont offert une bouffée d'oxygène aux finances de l'Etat. Il faut dire aussi que les rentrées de liquidités des pays du Golfe à la fin de l'année dernière ont permis au Trésor de limiter son financement sur le marché domestique. A cela s'ajoute, bien entendu, la légère reprise de l'activité économique et son incidence sur les recettes fiscales.En face, les investisseurs, moins exigeants en termes de rendement, n'ont pas hésité à accompagner le Trésor dans ses levées de fonds. Cependant, la tendance s'est calmée depuis quelques semaines. Le potentiel de baisse a été consommé et par conséquent, les taux se sont stabilisés à leur niveau actuel en même temps que les transactions. Dans ces conditions, les professionnels du marché obligataire estiment que les investisseurs qui avaient déjà anticipé cette baisse, se sont attelés au début de l'année à mettre en place leur stratégie de placement et adoptent actuellement un comportement attentiste, scrutant un possible changement de la situation. Ces éléments, conjugués au récent emprunt de l'Etat sur le marché international d'un milliard de dollar, poussent les analystes à prévoir la poursuite de la stabilité des taux au cours des trois prochains mois au moins. Risque l Faible Rentabilité l 3,06% à 5,55% Fiscalité l 20% de la plus-value