La plupart des banques a maintenu les taux d'intérêt au même niveau durant cette année. Attijariwafa bank a toutefois augmenté ses taux de 45 à 75 points de base et BMCE Bank a établi un système de scoring. Le montant accordé peut atteindre 150 000 DH mais doit dans certains cas être assorti de garanties. Les banques commerciales évoluent dans un contexte de plus en plus difficile. Le déficit de liquidité du système accumule les records (74 milliards de DH à fin septembre), ce qui crée des tensions sur le marché de refinancement. De plus, le coefficient d'emploi des banques s'établit à près de 110%, ce qui montre que les dépôts ne couvrent plus les crédits distribués. Dans ces conditions, l'on pourrait penser que les taux débiteurs subiraient une hausse, notamment ceux des crédits à la consommation. Bank Al-Maghrib vient justement de publier un taux moyen pour ce type de prêts en hausse de 90 points de base au troisième trimestre par rapport au début de l'année, à 7,37%. Mais il s'agit là d'une moyenne, autrement dit un niveau qui peut varier en fonction du profil de risque des clients d'une période donnée. Les taux standard affichés par les banques sont, eux, restés au même niveau que le début d'année, d'après une enquête de terrain réalisée par La Vie éco. En cause, le segment du crédit conso intéresse de plus en plus les établissements bancaires dans un contexte où la clientèle des entreprises subit de grandes difficultés. De plus, la concurrence fait rage avec les sociétés spécialisées dans les prêts à la consommation, ce qui ne favorise pas une augmentation des taux standard. Enfin, et malgré des conditions de refinancement de plus en plus difficiles pour les banques, ces dernières continuent de bénéficier d'un coût des ressources moindre par rapport aux sociétés de crédit. Ainsi, auprès de la Société Générale par exemple, les taux des prêts personnels sont restés stables, à 10,95% HT depuis début janvier. Pour les clients conventionnés, ils évoluent dans une fourchette variant de 7,5% à 8,75% HT. Idem chez le CIH où la situation demeure inchangée. En effet, les taux varient de 11,75% HT pour les salariés à 6,50% pour les clients conventionnés et les fonctionnaires. Cela dit, «la négociation est toujours possible en fonction du montant et de la durée. Elle peut aboutir à des taux variant de 10,50% à 10,75% pour les salariés, surtout si la durée ne dépasse pas douze mois», rapporte un directeur d'agence. La Banque Populaire, pour sa part, applique un taux de 9,50% pour tout titulaire d'un compte auprès de la banque. Pour les employés de la fonction publique, le taux peut baisser jusqu'à 7%. Des conditions d'octroi plus strictes Si ces banques ont maintenu les niveaux de taux inchangés, Attijariwafa bank a adopté à partir du 1er octobre une nouvelle grille pour le crédit à la consommation. Par exemple, les clients justifiant d'un salaire de moins de 8 000 DH devraient obtenir un prêt personnel à un taux de 9,95% contre 9,5% auparavant, soit une hausse de 45 points de base. La banque a appliqué une hausse de 75 points de base sur les clients disposant d'un salaire variant de 8 000 DH à 25000 DH, le taux se situant actuellement à 9,25%. Pour la catégorie des clients privilégiés, le taux pointe à 8,25%, en croissance de 75 points de base également. Néanmoins, Attijariwafa bank a abaissé le taux de crédit des fonctionnaires de 50 points de base pour le situer à 7% et a maintenu celui des clients conventionnés à 6,75%. De son côté, BMCE Bank n'a certes pas introduit des modifications dans les taux appliqués au crédit conso, mais elle a établi un système de scoring pour chaque dossier afin d'apprécier le profil de risque du client. Il dépend entre autres de sa capacité d'endettement, de son âge, de son ancienneté professionnelle, de sa situation matrimoniale… Ainsi, en fonction de la note finale, un taux est appliqué au crédit demandé et il peut varier de 11,95% à 13,50%. La même procédure est appliquée pour les clients conventionnés dont les taux oscillent entre 6,75% et 8,75%. Par ailleurs, au moment où les banques de la place déploient les moyens nécessaires pour développer le crédit à la consommation, le Crédit Agricole du Maroc, lui, confie la gestion de cette activité à la société de financement Wafasalaf. Celle-ci applique ses propres taux et se prononce aussi sur la recevabilité des dossiers. Les taux pratiqués peuvent aller de 7% à 10%. Mais au-delà des taux, les banques sont devenues plus regardantes sur les conditions d'octroi des crédits. Etude minutieuse du dossier, obligation de justifier d'au moins une année dans la même entreprise, exigence d'une garantie une fois un certain montant dépassé… Bref, un ensemble de facteurs doit être réuni pour se voir octroyer un prêt personnel. Sur ce dernier point, le montant maximal accordé peut atteindre 150 000 DH pour les salariés du secteur privé et les clients exerçant des professions libérales auprès d'Attijariwafa bank, du CIH, de la BCP et de la BMCE et peut aller jusqu'à 200 000 DH ou même 300 000 DH pour les clients conventionnés et les fonctionnaires. La Société Générale, elle, exige une garantie une fois que le montant du crédit dépasse 100 000 DH.