A l'occasion du cinquantenaire du Parlement, SM le Roi Mohammed VI a adressé un message aux membres des Chambres des Représentants et des Conseillers, réunis autour de leurs présidents respectifs Karim Ghallab et Mohamed Cheikh Biadillah. Il y a 50 ans… Dans ce message, le souverain revient sur l'histoire du parlement marocain en rattachant à cette date d'importance historique le premier discours de Feu le souverain Mohammed V, à son retour d'exil, dans lequel il soulignait la nécessité de créer des institutions démocratiques, fondées sur le principe de la séparation des pouvoirs, dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle. Le souverain a ensuite rappelé que c'est grâce à la concrétisation de ce projet, en tenant compte des spécificités nationales, par feu Sa Majesté le roi Hassan II que le Maroc a pu souscrire à un système représentatif axé sur le pluralisme politique et de parvenir, par étapes successives, à un système parlementaire où les institutions s'équilibrent dans le cadre de la monarchie constitutionnelle. De l'importance de la nouvelle constitution SM le Roi Mohammed VI a ensuite rappelé l'importance de la Constitution de 2011 dans cette évolution graduelle. « La Constitution de 2011 a accordé au parlement marocain une place privilégiée dans l'édifice institutionnel national. En effet, il est désormais un pouvoir législatif à part entière, contribuant à la consolidation de la séparation des pouvoirs dans le cadre de l'équilibre entre les institutions, dont Nous sommes le garant entre autres missions incombant à Notre Majesté » a rappelé le souverain. La place de la femme marocaine dans la vie politique La place des femmes sur l'échiquier politique a elle aussi été mise en avant dans le message du souverain qui a rappelé que le Parlement s'est plus largement ouvert à la participation de la femme marocaine à la vie politique et à la gestion des affaires publiques, en lui garantissant une représentation plus importante, et en lui assurant une présence accrue, tant au sein de l'institution législative que dans les différents conseils élus. « C'est dire le souci qui Nous anime de voir la femme marocaine continuer à apporter son concours efficient aux différents volets de la vie nationale, et plus particulièrement dans le domaine politique » a poursuivi SM le Roi Mohammed VI. Engagement, initiative et créativité… Le souverain a également appelé le Parlement à « œuvrer à la modernisation de ses méthodes de travail et de ses moyens d'action", afin de gagner en efficacité et a également incité les membres de cette institution à faire preuve de plus "d'initiative et de créativité". Toutefois, la réussite et l'approbation de ce plan de modernisation de l'institution parlementaire réside d'après le souverain « dans la volonté politique des acteurs œuvrant en son sein, combinée à l'impératif d'assumer la charge suprême induite par le statut de représentation, avec les obligations que cela implique en termes d'attachement aux constantes de la Nation et d'engagement au service de l'intérêt général. » Code d'éthique à respecter… et formation continue impérative ! Autrement dit, le respect du Code d'éthique et de bonne conduite par le Parlement est indispensable… Le souverain a dans ce sens rappelé la nécessité, pour les membres du Parlement, de combiner probité politique et intégrité intellectuelle et morale, et de faire preuve d'un sens élevé des responsabilités. « A cela s'ajoute l'impératif qui incombe au staff administratif de cette institution de posséder la compétence professionnelle requise, laquelle exige qu'un intérêt soit accordé à la formation continue, adéquate et de qualité » a ensuite précisé SM le Roi Mohammed VI. Une coopération constructive entre Gouvernement et Parlement Pour le souverain, « il est désormais indispensable que dans le cadre de cette législature fondatrice et transitoire, l'on s'attache à instaurer une coopération sereine et constructive entre le Gouvernement et le Parlement durant le processus législatif, de manière à assurer le succès de la législature actuelle ». Et de rappeler que la réalisation de cet objectif passe par la recherche de modalités adéquates de nature à concrétiser cette collaboration en tant que principe constitutionnel indissociable de ceux relatifs à la séparation et à l'équilibre des pouvoirs. Car « au terme de deux années de la législature actuelle, il convient désormais de sortir de cette période constitutionnelle transitoire. » L'adoption des lois ne saurait souffrir de retard A cet égard, le souverain appelle « à ce qu'il soit fait preuve de célérité pour l'adoption des lois organiques, tout en respectant leur ordre de priorité." Et de souligner l'importance des lois relatives au pouvoir judiciaire et à la gouvernance territoriale, dont dépend rappelons-le régionalisation avancée. Parallèlement, selon le souverain, une attention particulière doit être accordée à l'élaboration et l'adoption des législations relatives aux institutions prévues dans la Constitution. Qu'il s'agisse de nouvelles institutions ou de celles qui requièrent la mise à jour de leurs textes juridiques, « notamment les instances de protection et de promotion des droits de l'Homme, de la bonne gouvernance, du développement humain et durable, et de la démocratie participative » a rappelé le souverain. Et de conclure que l'objectif ultime est d'améliorer le rendement du système représentatif, tant au niveau de la performance législative que dans le domaine du contrôle de l'action gouvernementale et de l'évaluation des politiques publiques, « de sorte à répondre aux préoccupations pressantes des citoyennes et des citoyens et à contribuer à défendre les causes justes et les intérêts supérieurs de la Nation.» Message Royal aux membres des deux Chambres du Parlement (Texte intégral)