Les cas d'autodidactes qui ont évolué au sein de la même structure sont rares. Les non-diplômés ont eu la chance d'accéder à des postes de responsabilité dans les entreprises marocaines. L'accès au marché du travail, encore plus à des postes de responsabilité au sein d'une entreprise, reste très difficile pour les non-diplômés. Les statistiques sont là pour le démontrer, comme en témoigne l'entretien de Charlotte Lefort, directrice des opérations du portail ReKrute.com La tendance du marché est-elle plus réceptive aux diplômes nationaux ou étrangers ? Globalement, cela dépend vraiment des postes, des profils recherchés et des salaires offerts. Un recruteur ne mentionnera jamais directement qu'il recherche un diplôme spécifiquement étranger, mais il aura tendance à le valoriser plus, surtout pour des expertises très spécifiques. Cela dit, les diplômes marocains sont tout à fait reconnus et offrent aujourd'hui de très belles formations.
Quel diplôme a plus de valeur dans une décision de recrutement ? Celui du privé ou du public ? Certaines entreprises sont très exigeantes sur ce sujet et ne veulent que des diplômes publics, par exemple. C'est très variable mais, en règle générale, il n'y a pas de différence entre le public et le privé, c'est plutôt l'école en elle-même qui fait la différence. Quelles sont les formations cotées actuellement auprès des chefs d'entreprises ? Les meilleures écoles marocaines qui dispensent des formations commerciales sont Al Akhawayn, ENCG, ISCAE et HEM. En ce qui concerne les écoles d'ingénieurs, nous pouvons citer l'Ecole Hassania des travaux publics, EMI, ENIM, etc. Cette liste n'est évidemment pas exhaustive. Il est à souligner que les entreprises recherchent de bons niveaux de formation : 60% des profils recherchés en 2012 sur notre portail concernaient des Bac + 4 et au-delà ! Les non-diplômés ont peu de chance d'accéder à des postes de responsabilité, alors que certains candidats enregistrent un nombre important d'années d'expérience. Comment l'expliquez-vous ? Recevez-vous des demandes de candidats autodidactes ? Cela reste effectivement très difficile pour un non-diplômé d'être recruté : un niveau minimum est requis par les recruteurs. Il traduit aussi une culture de base. Et ce, même si le candidat justifie de plusieurs années d'expérience sur lesquelles il pourra tout de même capitaliser. L'analyse des statistiques de notre portail démontre que 8% seulement des candidats inscrits sont non-diplômés, ce qui est évidemment très peu ; en face, l'offre pour ce genre de profils s'est élevée à 7,4% précisément ! Il semble donc que nous ayons une parfaite adéquation entre les demandes et les offres ! Selon votre expérience, quels sont les secteurs d'activité où les autodidactes occupent des postes de responsabilité ? Et, est-ce par recrutement direct ou à travers une évolution de carrière ? Il est impossible de répondre à cette question, ce qui est certain, c'est que les cas sont rares et restent des success stories isolées dues à des évolutions de carrière au sein de la même structure. Un procédé de validation des acquis existe-t-il dans les entreprises marocaines ou au sein des sociétés de recrutement ? Si tel est le cas, considérez-vous la formation diplômante comme un moyen d'insertion des autodidactes ? Oui, bien sûr, ces procédés existent au Maroc, je dirais même qu'ils sont indispensables afin de développer les compétences des équipes en place. La formation diplômante est un très bon moyen d'insertion pour les autodidactes certes, mais aussi pour les profils diplômés cherchant à être promus et à évoluer au sein de leur structure. ReKrute développe justement un nouveau partenariat avec le leader de l'e-learning et propose désormais un ensemble très large de formations ainsi que des certificats ESSEC dans de nombreux domaines du management, du leadership, du développement personnel. C'est une première au Maroc et nous sommes certains que cela aura un écho favorable auprès des salariés et des entreprises.