Une baisse de 10 à 15 points de base est attendue durant les trois prochains mois. Les taux de maturité moyenne et longue devraient stagner à leur niveau actuel. Une hausse des taux reste toutefois possible si les besoins du Trésor demeurent élevés. Les taux des bons du Trésor devraient légèrement baisser durant les trois mois à venir. La levée du Trésor à l'international d'un montant de 1,5 milliard de dollars en deux tranches, soit près de 13 milliards de DH, devrait apaiser la tension qui prévaut depuis le début de l'année sur le marché. Ceci dit, ce sont les taux de courte maturité qui devraient profiter le plus de l'impact de cette levée en devises, les autres maturités restent de fait liées aux fondamentaux de l'économie nationale. Cette émission d'obligations souveraines sera destinée à financer une partie du déficit budgétaire qui s'est établi à près de 35 milliards de DH à fin octobre. Ensuite, «la sortie du Trésor devrait se traduire par une réduction du recours au financement sur le marché domestique pour les trois mois à venir», explique un analyste obligataire. Du coup, les investisseurs ne devraient plus exiger des taux de rendement élevés au titre de leurs placements. Cela conduirait à une détente des taux, essentiellement sur la partie courte de la courbe. Concrètement, «la baisse devrait se situer entre 10 et 15 points de base d'ici mars prochain», explique l'analyste. Par ailleurs, l'emprunt international permettrait d'alléger le déficit de liquidité sur le marché monétaire qui s'élève actuellement à plus de 70 milliards de DH. Par contre, l'effet de cette baisse ne devrait pas atteindre les taux de maturité moyenne et longue. Plutôt tributaires des fondamentaux économiques du pays, ces taux devraient se stabiliser à leur niveau actuel, du moins jusqu'au début de l'année prochaine. Un gestionnaire obligataire de la place précise que «l'évolution des taux moyen et long terme dépend de la situation des finances publiques qui n'est pas près de changer fondamentalement malgré l'emprunt international, ainsi que de l'exécution de la Loi des finances sur les trois premiers mois de l'année prochaine». Ce dernier s'attend même, à partir du deuxième trimestre de l'année prochaine, à ce que le montant des levées du Trésor soient aussi important que leur niveau de cette année, ce qui ne manquerait pas de tirer les taux vers le haut. Du côté du marché monétaire, l'emprunt va permettre une rentrée de devises qui contribuera à relever le niveau des réserves de change, structurellement plombées par le poids des importations. Ces réserves devraient passer à 145,2 milliards de DH, soit 4 mois et 10 jours au lieu de 3 mois et 24 jours actuellement. Néanmoins, «cet effet ne sera que momentané si le gouvernement ne s'attelle pas à mettre en place des réformes structurelles pour maîtriser le déficit de la balance de paiement», soutient notre gestionnaire. Du coup, les tensions sur le marché monétaire devraient reprendre, car une fois que l'effet de cette levée à l'international est consommé, les taux monétaires sont également attendus pour augmenter.