La Banque Atlantique présente un mix équilibré entre banque de détail et banque Corporate. Ce modèle sera maintenu jusqu'à la finalisation d'études de marché lancées. Le produit net bancaire devrait atteindre 2.5 milliards de DH en 2015 contre 1.5 milliard pour l'exercice en cours. La Banque Populaire vient d'annoncer la signature d'un accord de partenariat stratégique avec le groupe Banque Atlantique, propriétaire du premier réseau d'agences en Côte d'Ivoire et présent dans plusieurs pays de l'Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA). Ce faisant, la banque prend pied d'un coup dans sept marchés africains : Côte-d'Ivoire, Sénégal, Niger, Burkina Fasso, Mali, Bénin et Togo. Une percée pour le groupe qui était cantonné jusqu'à il y a peu à une présence limitée à la Guinée et à la Centrafrique en plus d'une alliance conclue avec Attijariwafa bank pour investir le marché mauritanien. Mohamed Benchaâboun, son PDG, revient sur l'opération. Qu'apporteront à la BCP les prises de participation dans les?7?banques?du?groupe Banque Atlantique ? Dans la banque d'affaires ? Dans la société de service informatique ? Cette opération stratégique consiste en la création d'une holding dénommée Atlantic Bank International (ABI) détenue à parts égales entre la société ivoirienne AFG et la BCP. Dans ce cadre, AFG apportera l'ensemble de ses participations, soit une banque d'affaires, une société de service informatique et sept banques de détail situées dans les pays de la zone UEMOA que sont la Côte-d'Ivoire, le Sénégal, le Niger, le Burkina Fasso, le Mali, le Bénin et le Togo. La BCP quant à elle procédera à une augmentation du capital d'ABI de l'ordre de 100 millions d'euros. Pour notre groupe, il s'agit d'un développement à l'international qui est tout d'abord bénéfique à la clientèle Entreprises qui pourra être accompagnée dans son développement en Afrique. Ensuite, les synergies attendues sont créatrices de valeur aussi bien pour les banques objet de cette opération que pour le Groupe Banque Populaire. Cette création de valeur concerne le volet financier, le développement de produits et services et la bancarisation de la population. Pour la banque d'affaires, il est prévu une extension du champ d'intervention d'Upline Group dans la zone UEMOA. Ces banques dans lesquelles la BCP prend des participations opèrent-elles plus dans la banque de détail ou dans le Corporate ? L'activité des sept banques est un mix assez équilibré entre la banque de détail et la banque Corporate. Nous envisageons de continuer ainsi jusqu'à la finalisation d'études de marché que nous lancerons incessamment. Et c'est un réseau de combien d'agences ? Le réseau Banque Atlantique c'est 179 agences, réparties dans les sept pays où le groupe est présent pour un portefeuille de 250 000 clients. Quel sera alors le modèle de développement qui sera décliné pour ces banques ? La BCP dispose-t-elle de toute la latitude pour appliquer le modèle de développement souhaité ? La BCP assurera le pilotage stratégique et opérationnel de l'ensemble des structures sans aucune restriction à l'instar de ce qui est pratiqué pour toutes les filiales du groupe. Verra-t-on un jour ces banques arborer le logo Banque populaire ? La marque Banque Atlantique est forte, jouissant d'une très bonne image de groupe africain et régional, bien connue des populations cibles auxquelles elles s'adresse. C'est, pour nous, un atout commercial important. Pour le moment, il n'est pas question de changer leur dénomination. Quelles sont les réalisations prévisionnelles des 7 banques pour les années à venir ? Pour l'exercice en cours, il est escompté un total dépôts clients de 17 milliards DH, 13,5 milliards DH de crédits, un produit net bancaire (PNB) de 1,5 milliard DH et un résultat net de 250 millions DH. En 2015, il est prévu que ce PNB s'établisse à près de 2,5 milliards DH. Ces chiffres seront affinés par les équipes dans les prochaines semaines pour intégrer la vision de développement, les ambitions de la BCP pour ces pays et l'effet synergie. Quand espérez-vous boucler l'opération ? Comment et à partir de quand l'impact financier se fera-t-il ressentir sur les résultats de la Banque Populaire ? L'opération sera bouclée après obtention du feu vert des autorités monétaires dans les différents pays concernés. Il est prévu que cela intervienne dans les prochaines semaines. L'accord conclu permet à la BCP d'assurer la gestion opérationnelle du groupe, la définition des orientations stratégiques et financières, leur opérationnalisation en passant par le suivi des réalisations et l'animation des structures et de l'encadrement. Grâce à cela et au contrôle par la BCP de tous les conseils d'administration des différentes entités, toutes les structures seront consolidées globalement dans les comptes IFRS de BCP. Pour les impacts sur les bilans et ses résultats sur 2012, cela se fera au prorata de la période effective de détention de la participation et, à partir de 2013, ABI sera totalement intégrée dans les comptes de la BCP. Quel est le montant de l'opération ? Un peu moins d'un milliard de dirhams. Et le financement ? Le financement se fera sur les fonds propres de la BCP. Nous avons en 2011 et 2012 procédé à plusieurs augmentations de capital de la BCP qui confèrent aujourd'hui à notre groupe les moyens de réaliser ce genre d'opérations. La BCP a-t-elle la possibilité de monter davantage dans le capital de ABI ? Cette perspective est-elle envisagée ? Le montage financier envisagé pour cette opération répond à la volonté des deux parties de construire un partenariat fort avec AFG et des institutionnels locaux dans les différents pays. De ce fait, il n'est pas prévu, à court terme, de changement dans la répartition, ni du capital ni des rôles. Qu'en est-il d'autres opérations de développement à l'international ? Avant d'envisager une éventuelle extension de la présence de la Banque Populaire à l'étranger, il est nécessaire de mobiliser les ressources du groupe afin de réussir les objectifs arrêtés dans le cadre de l'opération stratégique qui vient d'être conclue.