La première cathode sortira de l'usine de Jorf Lasfar dans quelques semaines. Les anodes arriveront dans une année, les séparateurs et les électrolytes viendront après. Le Maroc sera parmi les rares pays à produire entièrement la batterie électrique. Suivez La Vie éco sur Telegram La première batterie électrique marocaine sortira des lignes de production de Gotion High Tech dans la région de Kénitra, en juin 2026. C'est-à-dire dans un an et demi. L'usine actuellement en construction devait initialement entrer en production en décembre de l'année prochaine. Les promoteurs du projet ont décidé d'avancer l'entrée en service de six mois pour satisfaire les commandes qui «affluent déjà», a affirmé récemment le ministre de l'Industrie et du commerce, Ryad Mezzour. L'usine démarrera avec une capacité de production de 20 GWh et va monter en puissance progressivement pour atteindre 100 GWh. Sachant que selon les normes standards, il faut un gigawattheure pour équiper 20.000 voitures, l'usine devrait pouvoir, dès son démarrage, fournir des batteries pour quelque 400.000 voitures. À terme, elle devrait équiper 2 millions de voitures. Il faut rappeler que la batterie représente à elle seule 40% des coûts d'une voiture électrique et qu'en même temps, la cathode représente 40% de la valeur d'une batterie. Or, la première cathode 100% marocaine sera justement produite à Jorf Lasfar «dans quelques semaines», souligne le ministre. L'entrée en production de l'usine de Cobco, un projet initié conjointement entre le groupe Al Mada et le chinois CNGR, avait été annoncée pour fin 2024. Les délais sont tenus. L'unité a pour objectif de produire des matériaux de batteries pour plus de 1 million de véhicules électriques par an, avec annuellement 120.000 tonnes de précurseurs de matériaux actifs pour cathodes (CAM), 60.000 tonnes de lithium, fer, phosphate (LFP) et 30.000 tonnes de recyclage de la black mass. Par ailleurs, les premières anodes sortiront de la future usine du chinois BTR à Tanger-Tech dans un an, les séparateurs et les électrolytes viendront après. Ce qui, d'après le ministre, fera du Maroc «l'un des quatre ou cinq pays au monde capables de produire la batterie entière». Le Maroc maîtrisera ainsi la totalité de la chaîne de valeur.