La COP 29, tenue à Bakou en novembre dernier, aura laissé un goût amer aux pays en développement. Les « bailleurs de fonds », pour la réduction des effets des changements climatiques sur le Sud, ont été pour le moins avares. Ce qui exige des réponses du Sud pour le Sud. Compte rendu d'une session dédiée dans le cadre des Atlantic Dialogues. Suivez La Vie éco sur Telegram Au troisième et dernier jour de la 13e édition des Atlantic Dialogues, organisée par le Policy Center for the New South (PCNS), l'une des thématiques retenues, ce samedi 14 décembre, renvoyait à une préoccupation majeure du continent. À savoir, celle relative au financement du développement, sur fond de changements climatiques. S'agissant de la première thématique, les panélistes se sont penchés sur la double interrogation du manque d'idées novatrices et celle de l'implémentation. Avec, en toile de fond, le changement climatique qui impose une sorte de «régime sec» pour le continent. L'Afrique, en fait, se trouvant face à un rouleau compresseur où elle doit, à la fois, financer un développement économique à même de répondre aux besoins intrinsèques des Etats et de leurs populations en termes, entre autres, d'infrastructures, de santé, d'éducation, etc., mais, dans le même temps qui soient en adéquation avec les exigences qu'impose les recommandations des différentes Conférences des parties. Seulement voilà, la toute dernière en date, qui s'est tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre dernier, a eu l'effet d'une douche froide pour les pays du Sud, notamment l'Afrique. D'autant plus que, au moment où l'on s'attendait à la mobilisation de 1.300 milliards de dollars, les bailleurs de fonds se sont contentés de promettre à peine quelque 300 milliards de dollars, rappellera le ministre de l'Equipement et de l'eau. Or, outre la problématique des fonds, beaucoup plus orientée «mitigation qu'adaptation», il se trouve, aussi, qu'en termes d'implémentation l'accès à ces financements demeure difficile, compte tenu des procédures fastidieuses auxquelles il obéit. Autant dire des peanuts face à l'ampleur des défis à relever, par les pays en développement, face aux effets du changement climatique. Pas étonnant quand on prend en ligne de compte que la COP 29 ne fait que confirmer une tendance dont la lame de fond est que le Nord et les institutions multilatérales versent davantage dans le discours des promesses que dans la traduction des engagements en actes. Une «incohésion de fond», nous dit l'ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo qui ne fait qu'aggraver la situation. Matata Ponyo estime, en outre, qu'il ne faut pas trop attendre de ces institutions qui sont davantage orientées sur le Nord et dont l'Afrique est le dernier souci». D'où la nécessité, relève-t-il, de «chercher des réponses africaines pour les Africains». Et de relever, néanmoins, que ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent, mais un certain «sens de leadership et de gouvernance», dont le soubassement est de «disposer d'une vision claire» quant aux objectifs qu'on voudrait atteindre. De vision justement, le Royaume se démarque par le fait qu'il dispose de sa propre feuille de route. En effet, tout en prônant le «renforcement de la coopération Sud-Sud», le Maroc a inscrit sa démarche avec des solutions innovantes dont celle de la mobilisation des fonds nécessaires, notamment dans le grand projet des autoroutes de l'eau, qui ont nécessité un investissement de 9 milliards de dirhams dont 3 milliards de dirhams mobilisés par la CDG et deux institutions bancaires, à savoir CIH et BOA. Mais pas que, relève Nizar Baraka, en pensant au chantier du dessalement de l'eau, avec le recours à des partenariats public-privé. C'est dire que des réponses locales, voire régionales, sont possibles. Maintenant, tout dépend de la vision, de la capacité de prioriser, mais aussi et surtout de l'ingénierie nécessaire permettant d'atteindre les objectifs tracés.