Je suis responsable du département communication & marketing et jusque-là , tout se passait bien. Mais depuis que nous avons un nouveau DG, les choses ne cessent d'empirer. C'est un «vieux de la vieille», réputé pour sa rigidité et surtout pour son incapacité à updater ses connaissances, qui ne connaît rien au marketing et encore moins aux nouvelles technologies. (Il ne sait toujours pas faire lui-même ses présentations, et pour lui Facebook c'est une autre planète). Pour lui, toutes ces choses ne servent à rien et «bouffent du budget inutilement». Nous avions des projets passionnants qui sont au frigo et pourtant, notre entreprise a réellement besoin de tous ces outils ! On le répètera jamais assez, mais le développement de notre zone d'inconfort est à la base de tout progrès. Lorsque, dans une entreprise, nous avons à gérer une personne qui se refuse à le faire, nous perdons du temps et beaucoup de points de croissance…. Ne le braquez pas Tel que vous le décrivez, votre DG aurait besoin d'une sacrée remise à niveau de qui s'est passé dans plusieurs domaines ces dernières… années. Mais plus vous lui ferez remarquer son ignorance et plus vous le braquerez contre vous. Car il ne semble pas faire partie de ces personnes qui considèrent que reconnaître leurs incompétences est la première étape vers l'excellence : la fameuse capacité à se remettre en question et à agir en conséquence… Aussi, insérez (à dose homéopathique) quelques notions dans chacune de vos présentations/échanges, faites-le en vous éloignant le plus possible des concepts et en étant le plus concret possible. Mixez le XXe avec le XXIe siècle Votre DG sera certainement convaincu que d'autres solutions seraient plus productives que les vôtres. Aussi, écoutez attentivement ce qu'il a à vous dire, car sa longue expérience peut certes expliquer sa rigidité mais aussi, pourquoi pas, générer des idées intéressantes ? Creusez les pistes qu'il voudra bien vous donner et couplez-les avec votre savoir-faire. En «traduisant» quelques – unes de ses idées à la «sauce du XXIe siècle», vous arriverez peut être à le convaincre, car il ne pourra rejeter votre suggestion sans dénigrer également la sienne ! Attention encore une fois à le faire «en douceur» comme l'a dit Monsieur Carnegie : «Respectez les opinions de votre interlocuteur. Ne lui dites jamais qu'il a tort». Est-il plutôt un homme de chiffres qui n'est intéressé que par les bonnes nouvelles qu'il pourra annoncer à ses actionnaires au prochain conseil d'administration ? Alors, vous avez là un levier important. Démontrez-lui en quoi vos idées impacteront sensiblement son bilan, et pour cela, travaillez avec le DAF de l'entreprise pour présenter des chiffres ne laissant aucune place au doute. Vous verrez que son rejet se transformera rapidement en un franc soutien, voire qu'il cherchera par la suite à endosser la paternité de certaines de vos idées… Utilisez le grand chef «Mon boss était réellement réfractaire à tout ce que je lui proposais, la seule chose qui l'intéressait, c'était d'avoir des compliments de notre Bigboss. Alors un jour, je me suis lancé et je lui ai fait comprendre que, justement, le BigBoss appréciait beaucoup les innovations dans notre métier. L'effet a été immédiat et vraiment étonnant: il encense ce qu'il critiquait il y a dix minutes. Ainsi j'ai pu mener à bien mon projet qui a été une réussite». Alors «à la guerre comme à la guerre», et ce, bien entendu à condition que votre Bigboss soit en accord avec vos idées ! Enfin, «les vieux de la vieille», comme vous l'avez écrit, sont en général très patients et mettent très peu d'émotions dans leur quotidien professionnel. Aussi, préparez-vous à engager une longue bataille alors rappelez-vous de ces mots de Plutarque : «La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force».