Elle compte 5 millions de clients dont un million de détenteurs d'une carte bancaire. Les frais de tenue de compte sont fixés à 5 DH de frais par mois. En deux années d'existence mais seulement une année pleine d'exploitation, Al Barid Bank s'est pleinement intégrée au paysage bancaire national. Pourtant, le projet avait été accueilli avec beaucoup de scepticisme, même au niveau du ministère de l'économie et des finances. On se demandait comment on pouvait lancer une banque par ces temps de crise, d'autant que la nouvelle structure devait concilier deux contraintes diamétralement opposée : assurer un service public à l'adresse d'une clientèle au pouvoir d'achat réduit et être rentable, tout en respectant les règles de transparence et de bonne gouvernance. Le pari a été tenu puisque Al Barid Bank a augmenté ses dépôts de 3 milliards de DH (36 milliards contre 33 milliards à ses débuts). Le secret tient en une agressivité commerciale en allant là où les autres banques s'aventurent très peu, mais aussi en fixant des frais de tenue de compte à 5 DH par mois. La banque propose désormais du crédit immobilier, du crédit à la consommation et du découvert Au départ, le marché potentiel était constitué de 4 millions de clients détenteurs de compte-chèques postaux et de livret d'épargne. Mais, explique Redouane Najm-Eddine, président du directoire de la banque postale, il fallait réussir à les faire migrer d'un modèle vers un autre, tout en cherchant à attirer la clientèle traditionnelle des banques modernes avec des produits que la nouvelle banque ne pouvait mettre en place que progressivement. Aujourd'hui, le nombre de clients (comptes chèques et caisse d'épargne nationale) est de 5 millions. Et dès les six premiers mois (juin à décembre 2010), 450 000 nouveaux clients avait été recrutés. Cela a été rendu possible par une offensive sur plusieurs fronts qui se rejoignent plus ou moins : étoffer le nombre d'agences (aujourd'hui 1 800 agences, cash points et agences mobiles), attaquer au niveau de la monétique (le nombre de guichets est de 600, avec un million de clients disposant d'une carte monétique) et lancer de nouveaux produits. La banque propose depuis juin dernier du crédit immobilier et à la consommation en partenariat avec la Sofac où elle est actionnaire de référence. Cela veut dire que le client monte le dossier à la banque qui prend en charge l'opération en la dirigeant vers son partenaire commercial. En fait, la banque postale, qui exclut de son champ d'action le crédit à l'entreprise, se donne pour mission de chercher une clientèle souvent doublement isolée, géographiquement et qui ne trouve pas son compte dans les réseaux existants.