Une histoire d'amour triste, rapidement heurtée aux contraintes sociales au Sénégal, constitue le cœur de la fiction «Banel & Adama» de cette jeune réalisatrice franco-sénégalaise. Loin des clichés Ramata pousse les gens à chercher leur place au sein de la communauté. Suivez La Vie éco sur Telegram Banel & Adama sont deux jeunes sénégalais passionnément amoureux l'un de l'autre. C'est l'histoire du film fiction éponyme de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata Toulaye SY, qui est en lice pour l'Etoile d'or au FIFM. Cet amour ne va pas durer longtemps puisqu'il se trouvera heurté aux traditions et coutumes de leur famille respective. Une histoire triste à travers laquelle Ramata a une volonté : «Pousser les gens à chercher leur place au sein de leur communauté». L'histoire peut être rapidement transposée à toutes les sociétés patriarcales, dans lesquelles la femme a peu de place. Loin des films africains qui traitent généralement de violence, de guerre, de terrorisme, ou de pauvreté, Ramata a choisi une histoire d'amour, « parce nous africains, nous aimons et beaucoup même » assure-t-elle. Elle vient d'une famille musulmane traditionnelle. La religion prend de la place dans son film certes, mais dans un sens naturel et sans forte exposition. «Banel est un personnage qui cherche son individualité au sein d'une communauté, mais sans la rejeter, puisqu'on la voit prier. Elle n'est pas contre sa religion et sa tradition» explique Ramata. Au final, est ce que l'amour devrait l'emporter ? Il le devrait, selon la réalisatrice. En tout cas, Ramata, mordue de littérature, tient son inspiration de la poésie de Maya Angelo, de la romance de Toni Morisson, ou encore de William Shakespeare. Les œuvres comme Médée et Antigone sont également des sources d'inspiration pour la réalisatrice.