Après sept années au sein de l'entreprise, j'ai été contacté par une entreprise qui m'a proposé un job vraiment parfait pour moi ! J'aurai plus de responsabilités et des conditions très intéressantes. Dans mon poste actuel je plafonne et mon boss n'a pas l'air de vouloir me faire confiance en m'accordant une promotion. Lorsque je lui ai annoncé mon départ, il m'a menacé de me «griller» sur le marché et il fait tout pour ne pas me laisser partir. Je ne sais vraiment pas comment sortir de cette situation ! Que me conseillez-vous ? Si un manager qui gère à l'affect peut présenter de nombreux avantages, l'inconvénient majeur c'est bien celui-ci : le fait de vivre le départ d'un collaborateur comme une trahison. Car si vous considérez ce nouveau tournant de votre carrière comme une «accélération», votre manager ne voit pas la situation de la même façon que vous. Il considère certainement votre départ comme un échec. Il ne pense pas que vous rejoigniez une entreprise qui répond plus à votre potentiel et vos aspirations du moment mais bien comme un renoncement à partager avec lui ses défis ! Et donc une preuve de méfiance à son égard, en d'autres termes il considère qu'il n'a pas su vous retenir. Vous avez le droit… En revanche, vous avez le droit de vivre votre vie ! C'est pour cela qu'il existe des contrats de travail. Certes ils ne sont pas très équitables car si l'employeur ne peut se séparer d'un collaborateur sans remplir des conditions très astreignantes, l'employé, lui, a le droit de quitter l'entreprise sans raison et juste en respectant sa période de préavis (quitte même à s'en passer en rémunérant à son employeur le salaire de cette période). Aussi, nous quittons toujours un employeur avec un pincement au cœur, mais nous ne devons pas avoir mauvaise conscience… trop longtemps. Rassurez-le, mettez-vous à sa place, il vous a fait confiance à un moment où vos nouveaux employeurs ne l'auraient certainement pas fait. Il vous a formé, accompagné et a pu au fil des années vous rendre de plus en plus compétent et autonome. Aujourd'hui, votre départ arrive et change complétement la donne. Aussi, vous devez le rassurer à ce sujet. Proposez lui de vous mettre à la recherche de votre remplaçant (ou mieux, proposez-lui des candidatures que vous aurez déjà sourcées). Mais ne faites cela qu'une fois qu'il aura « digéré » la nouvelle. En effet, deux étapes sont à prévoir. La première : l'annonce de votre départ, qui fera l'objet de reproches très certainement, voire de colère. Puis la seconde, une fois que la tempête s'est calmée, qui, elle, sera beaucoup plus constructive ! Ainsi, prévoyez par exemple de lui annoncer la nouvelle un vendredi pour que le week-end l'aide à la digérer et revenez à la charge au milieu de la semaine suivante s'il ne vous a pas convoqué pour gérer les aspects administratifs de votre départ. Soignez votre relationnel «Lorsque j'ai annoncé à mon employeur que je le quittais, j'ai eu à gérer un véritable tsunami ! Il s'est mis dans une telle colère que j'en ai même eu peur qu'il en vienne aux mains ! De retour à mon bureau, j'étais sous le choc, et j'ai fait la bêtise de m'en ouvrir à quelques collègues ! Sur le coup de cette pression, j'ai même expliqué les véritables raisons de mon départ : ce manager qui était trop autoritaire, qui ne maîtrisait pas le métier… C'était une erreur de ma part, car par la suite, mon manager en a été informé et m'a fait toutes les misères du monde pour gérer mon départ». Et oui, une certaine dose d'hypocrisie est nécessaire pour gérer au mieux ce type d'évènements. Même si votre manager est amené à être virulent, n'entrez pas avec lui dans ce tourbillon de colère, écoutez-le, maîtrisez-vous et restez «silencieux», et ce, y compris devant la machine à café de l'entreprise. Considérez cette situation comme une opportunité et non comme un problème à résoudre et n'oubliez pas ces mots de Monsieur Dale Carnegie : «lorsque vous vous adressez à un homme, rappelez-vous que vous ne parlez pas à un être logique, vous parlez à un être d'émotions». A vous de jouer !