Ce financement contribuera à améliorer les outils et les systèmes politiques, la gestion des données et la performance des institutions fiscales et financières, tout en renforçant la coordination entre les agences et les ministères des différents secteurs. L'institution financière a approuvé un prêt de 350 millions de dollars afin de soutenir les mesures prises par le Maroc pour lutter contre le changement climatique et améliorer la résilience du pays face à l'aggravation des impacts climatiques déjà ressentis. «Le nouveau financement est axé sur un renforcement des capacités institutionnelles et politiques permettant d'intégrer le changement climatique dans les politiques et les programmes de développement», a déclaré Jesko Hentschel, Directeur Pays pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale. Pour y parvenir, ce financement contribuera à améliorer les outils et les systèmes politiques, la gestion des données, et la performance des institutions fiscales et financières, tout en renforçant la coordination entre les agences et les ministères des différents secteurs. «Le changement climatique représente une grave menace pour le développement du Maroc. Le pays est classé parmi les points chauds du climat dans le monde. Tandis que les températures moyennes augmentent, le régime des précipitations suit une tendance générale à la baisse caractérisée par davantage d'irrégularités, des sécheresses plus fréquentes et intenses, ainsi que des pluies violentes», souligne la Banque mondiale. Les périodes de chaleur prolongées et la rareté de l'eau affectent pratiquement chaque aspect de l'avenir socio-économique du Maroc. «Les conséquences sont extrêmement dévastatrices dans les zones rurales, mettant en danger les moyens de subsistance de millions de ménages ruraux et dégradant les écosystèmes vitaux comme les forêts et les oasis. Les familles à faible revenu, ainsi que les femmes, les jeunes et les populations rurales sont exposés de façon disproportionnée aux chocs induits par le changement climatique», poursuit l'institution de Bretton Woods. «Dans ce contexte, le programme entend renforcer la résilience climatique des populations vulnérables et des écosystèmes. Il contribuera à élargir la couverture santé des agriculteurs et des membres de leur famille qui sont exposés de façon disproportionnée aux risques sanitaires provoqués par le changement climatique. Il servira aussi à protéger et à restaurer les oasis traditionnelles particulièrement vulnérables, et à déployer des solutions s'appuyant sur la nature pour lutter contre les vulnérabilités», explique Carole Megevand, Leader de secteur pour le développement durable pour les pays du Maghreb, et coresponsable du programme pour les pays du Maghreb à la Banque mondiale. Par ailleurs, l'urgence et la complexité du changement climatique requièrent une approche pangouvernementale. Le Maroc a réalisé des progrès considérables grâce à ses programmes sectoriels, notamment dans les secteurs de l'agriculture et de l'énergie. Le nouveau programme prévoit désormais des incitations visant à favoriser la coordination intersectorielle. «Ce programme contribuera à faire progresser de façon coordonnée l'action climatique au sein du gouvernement et de l'économie en impulsant, en mesurant et en finançant les priorités climatiques dans le budget, ainsi qu'en encourageant le développement d'activités économiques et d'actifs financiers respectueux du climat», précise Abdoulaye Sy, économiste principal et coresponsable du programme à la Banque mondiale.