Dans une déclaration samedi soir par téléphone à la chaine TFM, le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a fait état d'"une baisse d'intensité" des manifestations. Environ 500 personnes ont été arrêtées par les forces de sécurité sénégalaises depuis le début des violences déclenchées après la condamnation jeudi de l'opposant Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse", ayant fait 15 morts et des dégâts matériels importants, a indiqué le ministre de l'Intérieur, qui accuse des "forces occultes" ayant infiltré les manifestations à Dakar et dans les régions. Des heurts ont été signalés hier samedi dans la banlieue de Dakar. Mais plusieurs quartiers qui avaient connu des actes violence jeudi et vendredi dans la capitale sont restés calmes. Les autorités ont déployé vendredi dans des points stratégiques de la ville l'armée pour soutenir la police et la gendarmerie en vue de rétablir l'ordre. Dans une déclaration samedi soir par téléphone à la chaine TFM, le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a fait état d'"une baisse d'intensité" des manifestations. Antoine Diome a indiqué qu'"environ 500 arrestations" ont été menées depuis le début du mouvement contestataire. Certains parmi eux appartiennent à des formations politiques mais la majorité n'ont pas d'appartenance partisane, a tenu à préciser le responsable sénégalais. Diome a affirmé, dans une édition spéciale de la Tfm, que le Sénégal avait fait l'objet d'attaques "de forces occultes". "Il y a de l'influence étrangère et c'est le pays qui est attaqué", a-t-il dit. "Des installations vitales pour le fonctionnement du pays" ont été prises pour cible pour provoquer "un chaos", a-t-il ajouté en citant notamment l'usine de production d'eau Diender qui produit de 12000 mètres cubes d'eau. "Les manifestants se sont délibérément attaqués à des installations névralgiques de notre pays", a dénoncé le ministre, notant que les manifestants sont infiltrés par des "forces occultes". "Ils sont armés et sont d'une violence inouïe », a déclaré M. Diome. "Ils veulent créer des émeutes. Ceux qui sont derrière ces actes veulent terroriser la population. Je vous rassure que l'Etat fera face. Je vous rassure que tout ce que l'Etat devra faire pour les empêcher d'arriver à leur fin, l'Etat le fera. C'est pour cette raison que la plupart de leur entreprise a échoué", a fait observer le ministre. "Si leur entreprise de l'attaque de l'usine de Diender avait réussi, c'est toute la capitale qui sera privé d'eau et d'électricité. C'est ça l'objectif, qu'il n'y ait pas de commerce, qu'il n'y ait de transport, pas d'écoles, qu'il n'y ait aucune activité économique. Cela nous ne l'accepterons jamais", a expliqué le ministre de l'intérieur. Depuis jeudi, de nombreux biens publics et privés ont été saccagés et pillés, notamment des banques et des magasins Auchan dans la banlieue de Dakar. Certaines rues portent encore les signes des violents affrontements qui se sont déroulés depuis deux jours, avec des voitures calcinées, des pneus brulés et de gros cailloux qui jonchent les routes de la capitale. Plusieurs réseaux sociaux, comme Facebook, WhatsApp ou Twitter, étaient coupés samedi soir, une mesure du gouvernement pour faire cesser selon lui "la diffusion de messages haineux". Suite à ces actes, des Universités ayant été le théâtre de violences et d'actes de saccages, comme l'Ucad de Dakar, celles de Saint-Louis, de Thiès et de Ziguinchor, ont suspendu les cours jusqu'à nouvel ordre. Les Sénégalais craignent une éventuelle arrestation de l'opposant qui pourrait, selon eux, raviver encore la tension dans le pays. Sonko se trouve dans sa maison à la Cité Keur Gourgui à Dakar après avoir été ramené dimanche dernier par les forces de l'ordre alors qu'il conduisait une "caravane de la liberté" de Ziguinchor (sud) vers la capitale. Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, a été déjà condamné fin mars à six mois de prison avec sursis pour "diffamation" contre le ministre du tourisme. Cette condamnation à elle seule, si elle est maintenue en cassation, menace l'éligibilité de Ousmane Sonko à la Présidentielle du 25 février 2024.