Le groupe reconnaît que certains chantiers sont en stand-by à cause de la crise mondiale. Le projet de Tinja à Tanger est le plus avancé. Saphira, la corniche de Rabat, n'est toujours pas lancé. Il est des rumeurs qui ont la peau dure : celles de retrait des groupes immobiliers émiratis du marché marocain à cause de la crise immobilière qui sévit dans plusieurs pays en fait partie. Après Sama Dubaï qui est engagé dans Amwaj, la deuxième séquence du projet de la vallée de Bouregreg, c'est au tour d'un autre grand groupe émirati de faire face aux spéculations. Il s'agit d'Emaar Properties qui s'est lancé dans plusieurs projets immobiliers et touristiques au Maroc. Certains donnent le groupe dubaiote déjà partant du Maroc où il a lancé tout de même des projets colossaux pour un volume global de 56 milliards de dirhams. Mais c'est aller vite en besogne. Emaar Properties Morocco, la filiale marocaine du groupe qui est installée à Rabat, balaie du revers de la main toute intention de quitter le Maroc. Pour donner plus de crédit à ses propos, le management de la filiale marocaine rappelle que la société est engagée sur plusieurs projets au Maroc dont le complexe résidentiel Tinja à Tanger. «D'ailleurs, nous comptons lancer incessamment la commercialisation de 250 logements dans le cadre de ce projet», explique un responsable. La société assure que les travaux de terrassement sont achevés et que la construction progresse rapidement à Tinja. «Les canalisations et les infrastructures sont bien avancés, les villas et maisons de ville seront livrées comme prévu cette année», est-il indiqué. Rappelons que ce projet, qui se situe à une vingtaine de kilomètres de la ville de Tanger, s'étend sur une superficie de 300 hectares et comprend un ensemble de 2 500 maisons situées autour d'une baie. 13,3 milliards de DH pour Rabat Hormis le projet Tinja, la société se refuse à tout commentaire concernant les autres projets. C'est le cas notamment pour la corniche de Rabat que le groupe s'est engagé à réaménager. Le projet baptisé Saphira devait nécessiter une enveloppe budgétaire d'environ 13,3 milliards de DH. Cette première phase du plan de développement et de valorisation du littoral de Rabat doit être réalisée sur une superficie de 156 ha, qui s'étend de la ceinture verte à Dar Soltane. Le projet consiste en la construction de 3 hôtels, 2 tours de 25 étages, des plateaux de bureaux, des zones résidentielles, des espaces de commerces, de loisirs et de restauration. En contrepartie de la construction gratuite de plusieurs équipements publics par le groupe émirati, le gouvernement a décidé de lui céder au dirham symbolique les terrains qui relèvent du domaine public et dont le promoteur émirati a besoin pour l'aménagement de la corniche de la capitale. Initialement prévu pour juillet 2008, le coup d'envoi des travaux n'a pas encore eu lieu et même les autorités locales de Rabat parlent de «manque de visibilité par rapport à ce projet». Du côté d'Emaar Maroc, on reconnaît que la crise immobilière et économique a obligé le groupe à mettre, en effet, en stand-by certains de ces projets sans pour autant préciser lesquels. «Le groupe prépare actuellement un communiqué qui fera le point dans le détail sur l'état d'avancement de tous ses projets au Maroc», indique notre interlocuteur. Mais une chose est sûre : chez Emaar, il n'est pas question d'abandonner les projets lancés au Maroc.