A fin 2022, ce sont 46 sociétés, représentant 66% de la capitalisation boursière totale, qui ont affiché une capacité bénéficiaire en progression contre 24 en baisse. Au terme de l'année 2022, les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont affiché un chiffre d'affaires global en progression de 14% par rapport à l'exercice 2021, à 285,4 MMDH, selon les calculs de BMCE Capital Global Research (BKGR). Une hausse redevable essentiellement à la croissance remarquable de l'activité des industries (+18,1% à 190 MMDH) combinée à une bonne orientation du PNB des financières (+6% à 73,4 MMDH) ainsi qu'à la progression des primes émises brutes du secteur Assurances & Courtage (+8,4% à 22,2 MMDH). Il faut dire les revenus au titre de l'année passée surperforment largement le niveau enregistré en 2019 (année normative pré-Covid), avec une hausse de 19,4%. Toutefois, si l'on exclut l'effet inflation, la hausse du chiffre d'affaires de la cote se serait limitée à +9,4%. En tout cas, ces revenus ont été tirés par les sociétés gazières avec un surplus de 9,2 MMDH, suivis de l'opérateur du secteur de l'électricité avec 5,8 MMDH de plus et les industriels de l'agroalimentaire avec un additionnel de 5 MMDH. A l'inverse, la distribution spécialisée plombe l'évolution des revenus cumulés à hauteur de -385 MDH compte tenu de la dégradation des ventes automobiles. De son côté, la performance opérationnelle de la cote casablancaise n'a pas suivi le même rythme de la hausse du chiffre d'affaires. Elle n'a enregistré qu'une croissance limitée à 1,8% à 63,2 MMDH, intégrant une augmentation de 6,9% à 36,4 MMDH du résultat brut d'exploitation des financières, une stabilisation du résultat technique des assurances à 1,9 MMDH et une baisse de 4,6% à 25 MMDH du résultat d'exploitation des industries. Au final, la capacité bénéficiaire des sociétés cotées a totalisé 28,6 MMDH, en recul de 0,8% sur une année. En effet, l'impact négatif des éléments exceptionnels sur le RNPG d'IAM (astreinte de l'ANRT et redressement fiscal) et la baisse des marges des industries n'ont pas été intégralement compensés par l'effet prix favorable constaté par la quasi-totalité des secteurs industriels, ainsi que par l'amélioration du coût du risque des banques. Hors impact de l'astreinte de l'ANRT d'un montant de 2,45 MMDH et du contrôle fiscal de 618MDH subis par IAM, la capacité bénéficiaire 2022 devrait ressortir en hausse de +9,8% à 31,7 MMDH en 2022. Ainsi, l'évolution de la capacité bénéficiaire en 2022 fait ressortir une contribution positive provenant à hauteur de 44% de la performance des banques compte tenu d'une activité commerciale bien orientée et d'une poursuite de la baisse du coût du risque et 20% de l'amélioration des résultats des minières suite à la combinaison de plusieurs éléments favorables (effets prix, change et périmètre). A contrario, la contribution négative provient à concurrence de 65% de Maroc Telecom et 18% du ralentissement du secteur « Matériaux de construction » compte tenu notamment d'un effet volume défavorable. Du côté de la rémunération des actionnaires, la masse des dividendes des sociétés ayant communiqué sur leur distribution au titre de l'exercice 2022 ressort en repli de -13,8% à 15,4 MMDH, principalement sous l'effet de la baisse du dividende distribué par IAM et par Ciment du Maroc dont la capacité bénéficiaire s'est fortement repliée. Attijariwafa Bank devient donc le premier pourvoyeur de dividendes de la côte avec le versement annoncé d'une enveloppe de dividendes de 3,3 MMDH, soit une part de 22%, talonnée par IAM dont la part passe de 24% en 2021 à seulement 13% en 2022.