Le groupe Marjane vient de se positionner sur cette forme de commerce d'avenir dont le chiffre d'affaires au Maroc devrait être multiplié par six à l'horizon 2030. Une filiale dédiée qui tourne en mode start-up vient de mettre un nouveau mall en ligne. C'est surtout à ne pas confondre avec l'application Marjane qui vous permet de faire vos courses en ligne ou en pick-up... Le mall virtuel de l'enseigne de la grande distribution n'a même pas encore d'application mobile. Le soft opening, effectué ce mardi 21 février à 12h, se limite jusque-là à la version site internet. Une marketplace de shopping, ce souk des temps modernes qui attire de plus en plus de consommateurs. En comptant les food courts virtuels de livraison rapide, l'achat en ligne de produits de consommation totalise actuellement les 5 milliards de dirhams de chiffre d'affaires. « Le Covid a tout accéléré et le rythme ira crescendo », affirme Kamal Khalis, DG de Marjanemall. « Nous prévoyons que ce marché devrait doubler d'ici 2025 et le volume d'activité devrait atteindre les 30 milliards de dirhams en 2030 », ajoute-t-il. Marjanemall est certes une filiale à 100% du groupe Marjane, mais le groupe l'a voulu un peu comme sa start-up avec une autonomie et un mode de gouvernance à même de lui assurer le succès de ce virage digital. Il s'agit d'une entité distincte, avec une nouvelle équipe opérationnelle installée dans des locaux séparés, mais aussi avec des objectifs commerciaux et financiers bien distincts. « Nous avons pris le temps de développer avec des sociétés locales et internationales une plateforme inédite au Maroc avec des services transparents et respectant les dispositions réglementaires », affirme le DG de Marjanemall. Les prix des produits expédiés depuis l'étranger sont à titre d'exemple facturés au prix affiché (et non pas au taux de change théorique) et incluent toutes les taxes douanières. « Il est de notre responsabilité de tirer ce marché vers le haut et de le faire sortir de la zone grise. Un module dédié au calcul des droits de douane et un autre permettant le paiement direct en devises, via la dotation e-commerce, auprès de sa propre banque, ont été développés dans ce sens », poursuit Moukhliss. C'est que l'essor de l'e-commerce doit être accompagné par une innovation et des solutions qui restent respectueuses des dispositions réglementaires et de la responsabilité sociale. Marjanemall compte ainsi en faire un cheval de bataille pour se frayer une place parmi les marketplaces en s'appuyant sur la crédibilité et les valeurs de sa marque-mère. Cela explique que l'enseigne a pris son temps avant d'amorcer doucement mais sûrement ce projet avec un démarrage assez sélectif : 200 vendeurs proposant quelque 150.000 produits. L'ambition est d'atteindre le millier de vendeurs et le million de produits avant la fin de l'année, avec une perspective de positionnement régional à moyen terme. Quant à la rentabilité, la start-up Marjane devrait patienter bien plus longtemps...