Seulement 1,3 million d'hectares emblavés contre une moyenne de 1,8 million pendant les cinq dernières campagnes. Les ventes de semences sélectionnées en hausse, celles des engrais en baisse. Depuis quelques semaines, l'ambiance est morose dans le milieu rural. L'absence des pluies justifie l'inquiétude des agriculteurs. Pour eux, les précipitations des jours de l'Aïd (26 au 30 novembre dernier), même si elles sont toujours les bienvenues, ont été furtives, très faibles et localisées. A l'exception de l'Oriental et du Saïss où l'excédent pluviométrique est de 58% et 16%, le déficit dans les autres régions varie de 14% au niveau de la Chaouia-Doukkala à 92% pour la zone saharienne. En moyenne, il est de 20% par rapport à une année normale. Ce retard des précipitations a ralenti la cadence des semis et la superficie totale semée en céréales d'automne à fin novembre est de1,3 million d'ha, dont 116 000 ha en zone irriguée, contre une moyenne de 1,8 million d'ha durant les cinq dernières campagnes, soit une baisse de 28%. Les semailles sont localisées essentiellement au niveau de Doukkala-Abda (18%), Meknès-Tafilalet (17%), Chaouia-Ouardigha et Gharb-Chrarda-Béni Hssen (14%). Certaines zones échappent à ce retard. C'est le cas du Gharb où, d'après Wadie Krafess, producteur de la région, 70 à 80% des superficies ont été emblavées avant l'Aïd et les 45 mm tombées en cette période ont fait qu'aujourd'hui on constate un début de levée, régulière et homogène dans toute la zone. Les semences se vendent bien Du point de vue technique, il convient de retenir que s'il pleut à la mi-décembre et même si les semis ont été effectués dès le début octobre, la date réelle à prendre en considération est celle des précipitations permettant la germination et la levée des grains. Il en résulte un raccourcissement du cycle (de 45 jours à 1 mois sur 6 à 7 mois) et un taux de tallage (nombre de pieds par grain) plus réduit que lors des précipitations précoces. Un bon tallage permet l'obtention d'un meilleur rendement, si les autres facteurs de production sont disponibles (engrais, eau…). Cependant, cette baisse dans le nombre d'épis, et par conséquent du nombre de grains, au mètre carré, peut être compensée en partie par un poids spécifique plus élevé des grains récoltés. Dans tous les cas, le retard actuel n'est pas totalement nuisible, les travaux tardifs permettant l'élimination des mauvaises herbes d'automne qui apparaissent avec les premières pluies. Pour le moment, le ministère indique un déroulement normal de l'approvisionnement en intrants au niveau des différentes zones de production. Les disponibilités globales en semences s'élèvent à 1,3 million de quintaux dont 1,2 million fournis par la Sonacos. Au 7 décembre, 905 000 quintaux ont été vendus contre 600 000 annuellement au cours des années passées. Par contre, les ventes d'engrais à fin novembre totalisent 250 000 t, en baisse de 11% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.