BMCE Capital table désormais sur 9% de croissance pour les bénéfices récurrents de la cote au lieu de 13% au terme de 2009. Ona, SNI, Maroc Telecom et Sonasid afficheront des baisses de résultats ; les banques, les cimenteries, l'immobilier et l'industrie agroalimentaire une hausse. L'année 2010 ne serait pas meilleure… C'était prévisible. Les analystes financiers ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance des bénéfices des sociétés cotées pour l'année 2009. Alors qu'ils tablaient en début d'année sur une progression des résultats comprise entre 13% et 20%, ils s'attendent maintenant à moins de 10% de croissance, hors éléments non récurrents. Un ajustement normal compte tenu des réalisations semestrielles pour le moins mitigées qu'ont publié les sociétés cotées il y a quelques semaines. Pour rappel, le chiffre d'affaires global du marché s'est inscrit en baisse de plus de 3% au 30 juin, à 113,7 milliards de DH, et le bénéfice net agrégé a progressé de près de 11%, à 17,8 milliards de DH sous l'effet des plus-values réalisées par Ona et SNI sur la cession d'une partie de leurs participations dans le capital de Wana. En neutralisant ces éléments exceptionnels, le résultat net de la cote ressort en baisse de 3,5%. Les prévisions chiffrées des sociétés de Bourse devraient tomber dans les prochains jours. En attendant, BMCE Capital, qui a déjà finalisé ses pronostics détaillés, table sur des bénéfices récurrents de l'ordre de 29 milliards de DH au terme de l'année 2009, en hausse de 8,9% par rapport à 2008. Une progression que certains de ses concurrents jugent honorable, compte tenu du contexte économique mondial et national difficile, mais que d'autres estiment insuffisante, inhabituelle et ne favorisant pas la reprise du marché boursier casablancais. Il n'empêche qu'il s'agit bien d'une prévision de croissance proche de 10%, et notons qu'en intégrant les plus-values de l'Ona et la SNI, les bénéfices augmenteraient de 17,3% pour atteindre 31,4 milliards de DH. Les bénéfices de Maroc Telecom devraient baisser même en 2010 Le secteur qui contribuera le plus à cette croissance, selon BMCE Capital, est celui des banques. «Ce compartiment réalisera au moins le même taux de progression qu' au 30 juin, à savoir 6,5%», note un analyste. BMCE Capital prévoit même que les banques cotées dégagent un résultat agrégé de 7 milliards de DH à fin 2009, soit une hausse de 7,5% par rapport à 2008. Les compagnies d'assurance devraient également réaliser des bénéfices en hausse. Alors qu'elles affichent un résultat net en baisse de 4% au 30 juin, elles se rattraperaient au cours du second semestre pour enregistrer à la fin de l'année un résultat de 815 MDH, en progression de 7,6%. De leur côté, les sociétés immobilières continueront à dégager des bénéfices en forte croissance. Leur résultat prévisionnel pour fin 2009 est de l'ordre de 2,6 milliards de DH, soit une hausse de 45% par rapport à 2008. Les cimenteries, elles, sont appelées a réaliser une croissance bénéficiaire de 10%, à 3,2 milliards de DH, et enfin le secteur agroalimentaire devrait améliorer son résultat de 2,5%, à 1,6 milliard de DH. Ces performances seront en partie annulées par les mauvaises prestations attendues pour l'industrie métallurgique, le secteur des télécoms, les holdings et les sociétés de crédit à la consommation. Le premier secteur, dont le principal opérateur est le sidérurgiste Sonasid, devrait afficher à fin 2009 une dégradation de 64% de ses bénéfices, à 350 MDH. Prévision baissière aussi pour Maroc Telecom dont le résultat est appelé à se replier de 7% pour s'établir à 8,9 milliards de DH. Pour leur part, les holdings dégageront des bénéfices récurrents en baisse de 18%, à 2,12 milliards de DH (hors plus-values exceptionnelles), et les sociétés de crédit à la consommation devraient faire du surplace par rapport à 2008, avec un résultat net de 436 MDH. Pour l'année 2010, la croissance bénéficiaire des sociétés cotées serait encore plus contenue. BMCE Capital prévoit une hausse de 7,3% des résultats récurrents et une quasi-stagnation si l'on intègre en 2009 les plus-values exceptionnelles des holdings. Des secteurs comme le crédit à la consommation ou la sidérurgie redresseront certes leur capacité bénéficiaire, mais la croissance devrait ralentir pour certains compartiments, comme pour les banques (+6,7% en 2010 au lieu de +7,5,% en 2009), les sociétés immobilières (+30% contre +45%) et les cimenteries (+2% contre +10%). L'opérateur Maroc Telecom, lui, devrait enregistrer son deuxième exercice baissier en 2010 et afficher un repli de 3% de ses bénéfices.