Les établissements privés nationaux optent pour des manuels importés plus chers. Pour faire quelques économies, les parents ont davantage recours aux bourses des livres organisées dans les établissements. Les cahiers importés de marque Clairefontaine et Calligraph ont la cote. Comme chaque année, à la même période, les ménages doivent faire face aux lourdes dépenses de la rentrée scolaire. Sauf que cette année, la situation est encore plus spéciale car l'ouverture des classes coïncide avec le début de Ramadan, en particulier pour les ménages dont les enfants sont scolarisés dans les écoles privées nationales et les missions étrangères. Pour l'école publique, la rentrée prévue pour le 10 septembre précède l'aïd de quelques jours et les familles penseront forcément à l'achat des vêtements pour les enfants. «Tout cela fait que nous pouvons dire que l'activité des librairies a démarré doucement. Le grand rush commencera seulement avec la fin du mois», confie le propriétaire d'une librairie-papeterie de la place. Et comme il fallait s'y attendre, le budget par cartable poursuit sa montée. Pour une école privée nationale, les parents déboursent entre 2 500 et 3 000 DH, selon un libraire. Il y a cinq ou six ans, il fallait seulement 1 000 à 1 500 DH. Cette hausse est expliquée par le fait que les écoles privées demandent aujourd'hui les mêmes manuels (maths, français et anglais) que les écoles françaises et que certains enseignants exigent des fournitures de marques. Etant donné que la majorité de ces fournitures est importée, la facture ne peut que gonfler. Aujourd'hui, le prix d'un manuel importé varie entre 350 et 600 DH. «Pour chaque enfant, il en faut au moins trois. Heureusement que les manuels d'arabe, d'histoire et géographie, d'éducation civique ou autres coûtent beaucoup moins cher et contribuent à équilibrer la facture finale !», commente un libraire casablancais. Pour les enfants scolarisés dans les établissements étrangers, la facture varie entre 3 000 et 4 000 DH. Dès lors, les familles sont de plus en plus nombreuses à participer à la bourse des livres qui a lieu chaque fin d'année dans les différents établissements pour réaliser quelques économies. Ce système permet d'échanger ou d'acheter des manuels, moitié moins cher qu'en librairie. De 20 à 60 DH pour un cahier importé Si la bourse permet de réduire quelque peu la facture des manuels, il n'y a pas d'astuce pour le poste papeterie. Les marques les plus prisées sont Clairefontaine et Calligraph dont les prix unitaires varient entre 20 et 60 DH. Pour l'offre locale, les prix vont de 3 à 15 DH. Il reste que la qualité, selon les papeteries, laisse à désirer. Ce constat est confirmé par les industriels eux-mêmes qui avancent que «durant ces dernières années, peu d'investissements ont été effectués pour moderniser les équipements. Car la profession a été découragée par les importations de cahiers particulièrement ceux en provenance de Tunisie». Outre la Tunisie, les importations, qui ont globalement totalisé 60 MDH en 2008, proviennent aussi de France, notamment pour le haut de gamme. A Derb Omar, les commerçants soulignent toutefois que pour cette rentrée scolaire les cahiers tunisiens ont enregistré un léger recul car, notent-ils, il y a une amélioration de la production locale. Cependant, les libraires estiment que cette amélioration ne changera rien à l'évolution de la demande qui, comme pour les vêtements, suit la mode. «Aujourd'hui, par exemple, les enfants exigent la marque Quo Vadis pour tout ce qui est agenda et carnets de note et il est impossible de leur proposer autre chose», explique le gérant d'une papeterie. Il précise également que, pour les cartables, la marque Eastpack, dont le prix varie entre 550 et 600 DH, est très prisée.