-5,7% pour les exportations dans la confection, -13,4% pour la bonneterie, -14% pour les composants électroniques… Services, tourisme et transferts MRE restent relativement stables. Le compte des transactions courantes à fin juin accuse un déficit de 15 milliards de DH. A chacun sa façon de subir la crise financière internationale. Et même si les pays occidentaux semblent ne pas lésiner sur les moyens pour contenir cette crise et éviter sa propagation à l'économie réelle, d'une certaine manière, le ver est dans le fruit : baisse de la consommation, et morosité du secteur touristique, en particulier. Dans le cas du Maroc, en tout cas, ceci apparaît clairement à travers le niveau de la demande étrangère qui lui est adressée. Les derniers chiffres des échanges extérieurs, ceux de fin août 2008, montrent, en effet, que la balance commerciale continue de se dégrader, en dépit d'une excellente progression des ventes de phosphates et dérivés (+ 167 % en valeur par rapport à fin août 2007) et des recettes des centres d'appel (+ 21 %). D'ailleurs, c'est grâce à ces deux postes que les exportations ont, globalement, augmenté de 17,7 % à 177 milliards de dirhams, contre 150, une année auparavant. En revanche, les secteurs où le Maroc a un certain avantage ont tous enregistré des replis : – 7,4 % en volume et – 5,7 % en valeur pour les vêtements confectionnés ; – 8,2 % et – 13,4 % respectivement en volume et en valeur pour les articles de bonneterie ; – 53,5 % et – 14 % pour les composants électroniques (transistors) ; – 7,5 % et – 9 % pour les fruits frais, congelés ou en saumure ; – 19,5 % et – 16,2 % pour les légumes frais. Ce qui est plus inquiétant, c'est que le recul ne concerne pas seulement les marchandises, dont la balance est depuis longtemps déficitaire, mais aussi les services et les «investissements et prêts privés étrangers». En effet, en dépit d'une progression de 20,9 %, comme déjà mentionné, à 2 milliards de dirhams des recettes des centres d'appel, la balance des services a enregistré un résultat presque stable : + 1 % à 69,4 milliards de dirhams, contre 68,8 milliards de dirhams un an auparavant. En cause : la baisse des recettes de voyages de 0,4 % à 40,7 milliards de dirhams contre près de 41 milliards de dirhams à la même période de l'année dernière. Cela confirme bien, comme le montrent de nombreuses enquêtes, et surtout les bilans des agences de voyages, que les Européens, en particulier les Français, commencent à compter leurs sous et à voyager moins. Les investissements et prêts privés étrangers ne pouvaient pas échapper à la déprime mais leur recul est plus important : – 14,5 % à 22 milliards contre 25,7 milliards une année auparavant. Les recettes des MRE, elles, sont quasiment au même niveau que l'année dernière à la même époque : 37,7 milliards de dirhams (+ 0,9 %). Produits énergétiques : + 46,9 % à 47,2 milliards de dirhams Au même moment, les importations continuent de progresser, tirées essentiellement par la hausse des importations de produits énergétiques : + 47 % à 47,2 milliards de dirhams contre 32 milliards à fin août 2007. Les autres groupes de produits à l'importation ont tous également augmenté : près de 20 % à 47,3 milliards de dirhams pour les demi-produits, + 20,6 % à 45 milliards de dirhams pour les produits finis d'équipement, + 79,5 % à 17,4 milliards de dirhams pour les produits bruts, + 33,4 % à 20,4 milliards pour les produits alimentaires, + 9,5 % à 34,4 milliards de dirhams pour les produits de consommation. Au total, les importations de biens ont totalisé 199,4 milliards de dirhams, soit une hausse de 30,6 %. Ainsi, le taux de couverture de la balance des biens s'améliore de 1,5 point, en passant de 49,2 % à 50,7 entre les deux périodes. Mais si on intègre la balance des services, le taux de couverture, au contraire, recule de 82,7 %, à fin août 2007, à 77,5 %, à fin août 2008. Tous les éléments ne sont pas disponibles pour apprécier l'état de la balance des paiements (celle-ci est trimestrielle ; les résultats du troisième trimestre seront publiés au début de janvier prochain), mais il est clair que l'excédent se rétrécit d'année en année. En tout cas, les résultats de la balance des paiements au 30 juin 2008 montrent que le compte des transactions courantes, après avoir été presque en équilibre au premier trimestre (- 517 millions de dirhams), accuse une baisse considérable au deuxième : – 14,9 milliards de dirhams. En cause, comme toujours, la balance des biens. Résultat, même avec des soldes positifs au niveau des services, des transferts courants, du compte de capital et des opérations financières, la balance des paiements n'a été excédentaire que de 2,9 milliards de dirhams. A supposer que, sur l'ensemble du deuxième semestre 2008, ce résultat croisse de 100 % (donc à 6 milliards de dirhams), nous serons encore loin des 17 milliards d'excédent en 2007 ou encore des 23,6 milliards de 2006.