Finalement, ce sont 101 médecins femmes spécialistes qui ont rejeté les affectations proposées par le ministère de la santé en refusant de participer au tirage au sort prévu. Tout a commencé il y a quelques mois lorsque la ministre de la santé, dans un souci manifeste d'élargir la couverture régionale de la santé publique, a décidé, pour les affectations, d'imposer le tirage au sort indépendamment du sexe ou de la situation matrimoniale des médecins spécialistes diplômés en juin 2007. Jusque-là, la règle qui prévalait, pour les femmes mariées, était une affectation dans un rayon de 100 km du domicile familial. Le problème est que la médecine attire de moins en moins les hommes et c'est donc la gent féminine qui constitue le gros des lauréats. Illustration : sur les 327 spécialistes de la promotion 2007, 219 sont de sexe féminin dont 147 sont mariées et 101 (69%) ont refusé leur affectation. En fait, si nombre de femmes mariées refusent le principe du tirage au sort, c'est pour deux raisons. D'une part, elles estiment que la répartition se ferait selon un principe discriminatoire qui voudrait que les affectations aux régions les plus éloignées du lieu de résidence concernent d'abord les médecins célibataires, puis les femmes mariées et, ensuite les femmes mariées avec enfants. D'autre part, et en dépit des promesses de la Santé que l'affectation ne durerait que deux ans maximum, ils craignent d'être «piégés» pour cinq ou six ans. Du côté du ministère, on a d'autres arguments tout aussi valables sur le plan du principe. On avance que les médecins savaient depuis leur formation qu'ils pouvaient être affectés en région et que l'intérêt du pays passe avant les intérêts personnels. Vendredi 1er août, une ultime réunion était prévue entre la ministre et les représentants de chaque spécialité en vue de débloquer la situation. Affaire à suivre…