Akdital est officiellement en bourse, depuis le 14 décembre courant. C'est la 2e IPO accueillie après Disty Technologies. Le nombre de sociétés cotées au Maroc reste loin derrière l'Egypte, la Turquie et la Tunisie. La Bourse de Casablanca poursuit son léger rebond pour la 4e semaine consécutive. En date du 13 décembre par exemple, le MASI a ramené sa baisse à 15,3%. Toutefois, la profondeur n'y est toujours pas, puisque les volumes échangés restent faibles avec des transactions moyennes de quelque 115 MDH. A l'écriture de ces lignes, le groupe de santé marocain Akdital a signé sa première cotation en bourse. A un prix d'introduction de 300 DH, la valeur a ouvert en hausse de 2% en ce mercredi, dès sa première cotation. Pour rappel, la société a choisi, pour son introduction en bourse, deux modes opératoires : une augmentation de capital de 800 MDH, couplée à une cession de titres de 400 MDH. Ce qui a porté le montant global de l'opération à 1,2 milliard de DH. L'opération a été sursouscrite 3,77 fois. Ainsi, la société a mobilisé 4,5 milliards de DH, avec 8 225 souscripteurs, accaparés à plus de 96% par les personnes physiques. Il s'agit de la deuxième IPO que la Bourse de Casablanca a accueillie cette année. La première concernait Disty Technolgies qui, notons-le, était la première à s'introduire sur le nouveau marché alternatif. Depuis sa première séance de cotation à un prix de 284 DH à cette date, l'action a chuté à 196 DH, soit une perte de 31% de sa valeur initiale. Même l'introduction en bourse précédente qui a été actée en fin d'année 2021 n'a pas été d'un grand succès, en termes de progression du cours. En effet, TGCC qui a été introduite à 136 DH, s'échange actuellement à 126 DH, signant une baisse de 7,5%. Une dizaine d'IPO par an..., il fut un temps Fini le temps où les IPO pullulaient, avec une dizaine chaque année, où les cours s'envolaient à des sommets dès leurs cotations, où la liquidité sur les valeurs introduites battait son plein et où les cols blancs s'arrachaient les actions pour satisfaire les ordres de leurs clients. Même la demande sur ces titres pendant la période de souscription est loin d'être semblable aux années antérieures. Disty Technologies a été sursouscrite à peine 1,34 fois. «Ce sont deux contextes totalement différents l'un de l'autre. Les conditions économiques ne sont pas les mêmes. Les valeurs demeurent intéressantes sur le plan fondamental, que ce soit du côté du potentiel de croissance ou des réalisations financières», explique cet analyste d'une société de bourse. N'empêche que le contexte global ne s'y prête pas. «Toute cette période de turbulences que l'on vit, que le pays n'a pas choisie, mais qu'il subit, affecte le moral des investisseurs et donc leurs décisions de placements. Ils ont été plusieurs à se retirer du marché actions, pour placer leur épargne dans des produits à risques diversifiés, comme les OPCVM, ou dans d'autres avec une rentabilité sûre, à l'instar de la bancassurance», ajoute-t-il. Pas de succès pour Elite Du reste, le marché actions manque cruellement de papier frais. Avec deux retraits cette année, la bourse ne compte plus que 74 sociétés cotées. Cela reste faible par rapport aux pays auxquels on a l'habitude de se comparer comme l'Egypte, la Turquie, ou la Tunisie qui comptent respectivement 285 sociétés cotées, 371 et 81 pour la Tunisie. La Bourse de Casablanca a tant bien que mal mis en œuvre les moyens nécessaires afin d'attirer les entreprises à s'introduire en bourse. L'un de ces outils est le programme Elite qui, rappelons-le, était lancé en 2016, dans le cadre d'un partenariat avec London Stock Exchange. Une centaine d'entreprises y a adhéré certes, mais sans résultats palpables sur le marché financier. Des intentions de levée de capital ont été exprimées ci et là, par des sociétés qui ont bénéficié de l'accompagnement de ce programme. Notons toutefois que Disty Technologies fait partie de la première cohorte de ce programme... En attendant, les faits sont là. Peu d'entreprises se dirigent vers cette voie pour financer leur croissance, lui préférant vraisemblablement le recours au crédit bancaire ou à la dette obligataire. Il faut dire que tous les pré-requis sont disponibles, tant en matière de système informatique, que de gouvernance, mais aussi d'accompagnement et de préparation. D'ailleurs, le Nouveau modèle de développement réserve de fortes ambitions pour le marché des capitaux marocain, le positionnant comme un hub financier de référence dans la région. Il entend, par cela, porter la capitalisation boursière à 70% du PIB d'ici 2035 et avoir 300 sociétés cotées en bourse à l'horizon 2035. Reste à attirer ces éventuels émetteurs ! ...et deux radiations Alors que la bourse a accueilli de nouvelles recrues dans son giron entre 2021 et 2022, deux autres sociétés y ont été radiées. Il s'agit de la Centrale Danone le 30 décembre de l'année dernière et bientôt Lydec, à la même date de cette année. Le flottant réduit et le manque de liquidité sur les valeurs expliquent ce retrait du marché actions. Bien des sociétés ont exprimé leur volonté de se retirer de la bourse, comme Lecarton, la Marocaine vie, AXA Crédit, Branoma, Berliet, Fertima… Les raisons ne sont pas toutes liées à l'absence de dynamisme sur le marché. Elles peuvent être relatives à des décisions stratégiques comme cela a été le cas de l'ONA lors de sa fusion avec la SNI. Plusieurs valeurs sont candidates à un retrait de la bourse et une radiation des titres en raison de leur manque de liquidité. Allusion faite à Balima, Zellidja, Rebab Company, dont les titres ne s'échangent plus sur le marché. D'ailleurs, la volumétrie du marché actions est enregistrée essentiellement par les grosses capitalisations boursières dont les banques, Maroc Telecom, les sociétés de participation immobilière et quelques sociétés du BTP. Certaines Small&mid capitalisations se démarquent également, surtout celles dont l'activité est soutenue et qui réservent un potentiel de croissance intéressant, à l'instar de Colorado, HPS.