A partir de 50 ans, tout homme doit bénéficier d'un toucher rectal et de l'étude de la PSA, seuls moyens de diagnostiquer un cancer de la prostate à ses débuts. Un cancer de la prostate localisé est un cancer à ses débuts. A ce stade, on peut espérer, grâce à la chirurgie et à la radiothérapie, offrir les meilleures chances thérapeutiques voire la guérison. C'est en ces termes optimistes que s'est exprimé le Pr Zakaria Belahnech, président de la Société marocaine d'urologie, à l'occasion de son XVe congrès national, organisé à Rabat samedi 28 avril. Et pour pouvoir gagner la bataille contre ce cancer, insiste le Pr Belahnech, deux examens sont capitaux : l'un clinique, c'est le toucher rectal (TR) et l'autre biologique, c'est l'étude du PSA, qui est un antigène spécifique de la prostate. Dans notre contexte marocain, souligne ce spécialiste des maladies urologiques, il y a une quinzaine d'années, l'homme marocain était réticent à ce qu'un médecin lui fasse un toucher rectal, seul examen clinique, à l'heure actuelle, qui renseigne sur l'anormalité de la prostate, glande du système reproducteur masculin. Heureusement, la mentalité de l'homme marocain a beaucoup évolué, bien qu'il reste toujours des poches de résistance qu'il faut essayer de vaincre par l'information. Pour le Pr Belahnech, les signes cliniques du cancer de la prostate tels des difficultés à uriner, ou le fait de devoir se lever fréquemment la nuit pour soulager sa vessie témoignent d'un cancer de la prostate déjà avancé et il est alors en général trop tard. Le cancer de la prostate localisé est en revanche asymptomatique. Un cancer de la prostate à ses débuts demande un traitement non agressif, alors qu'à des stades avancés, l'agressivité du geste chirurgical peut augmenter le risque d'incontinence et d'affaiblissement de la fonction sexuelle. Le Pr Belahnech rappelle que le cancer de la prostate est l'un des cancers les plus répandus au monde et le premier cancer en importance chez les hommes en Amérique du nord, en Europe et en Afrique. Et selon l'American cancer society, on estime que plus de 234 000 nouveaux cas seront diagnostiqués aux Etats-Unis en 2007 et que plus de 27 000 hommes mourront du cancer de la prostate au cours de cette même année. Quant aux espoirs de la recherche, ils nous viennent des USA, indique le Pr Belahnech. Un nouveau test basé sur la détection d'une protéine produite par les cellules cancéreuses dans le sang pourrait révolutionner les méthodes de dépistage du cancer de la prostate. Selon les experts, les niveaux de concentration de cette protéine, appelée prostate cancer antigen-2 (EPCA-2), apparaissent comme un indicateur efficace et précis de la présence de ce cancer. Les concentrations en EPCA-2 sont faibles chez les personnes saines et élevées chez les patients atteints d'un cancer de la prostate, explique le directeur de cette recherche, le Dr. Robert H. Getzenberg, professeur d'urologie et directeur de recherche au Johns Hopkins University's James Buchanan Brady Urological Institute, à Baltimore.