C'est bien connu, les grandes carrières se jouent souvent sur des petits riens. On peut être une chèvre finie et avoir le derche bordé de nouilles jusqu'à donner le change et se poser comme le héraut de la télé contemporaine. C'est bien connu, les grandes carrières se jouent souvent sur des petits riens. On peut être une chèvre finie et avoir le derche bordé de nouilles jusqu'à donner le change et se poser comme le héraut de la télé contemporaine et, à contrario, être vraiment doué mais avoir un mal de chien à se faire une place au soleil. Prenez un gars comme Atiq Benchiguer, par exemple. Voilà un animateur qui culmine à un niveau supérieur dans le métier et renvoie souvent ses collègues-concurrents à la place qui leur est due, celle d'une cour de récréation, et paradoxalement, se retrouve cantonné dans des émissions musicales souvent limite, à faire le zouave pour les sauver de son unique bagout. Des émissions qui ont certes leur public, mais qui donnent au final une impression de gâchis tant le bonhomme, discret et efficace, semble sous-employé dans un créneau fortement avide de nouveaux talents. Il suffisait ainsi de jeter un oeil discret à la mouture de «Massar» du vendredi 11 mai au soir (rediffusée lundi 21 à 11h sur satellite), au cours de laquelle il rendait un hommage appuyé, mérité et plutôt sympathique à l'acteur de théâtre Mohamed Khalfi, pour se rendre compte à quel point le gus pourrait être une alternative à Mustapha Alaoui, qui sévit actuellement sur Al Oula (l'ex-TVM que Dieu la protège du mauvais oeil). A un moment où le genre peine à se renouveler au Maroc, où des animateurs charismatiques capables de mener de bout en bout un débat politique sans flancher au milieu face à la fonction de leur invité (oh mon Dieu !, j'ai en face de moi un ministre !) se font aussi rare qu'un bon match en GNF1, Benchiguer pourrait enfin être ce remplaçant de luxe que l'on attend depuis des plombes. C'est à peine si on pourrait lui reprocher d'être à l'origine du recrutement de Magid Chajaï (un gars fort sympathique mais dont on ne comprend pas un traître mot lors de ses constantes envolées lyriques) en 1997 au poste de commentateur sportif sur 2M, mais que la personne qui n'a jamais fautéÂ... Sinon, cette semaine est celle d'un autre joueur virevoltant qui a depuis longtemps fait ses preuves, mais dont l'équipe donne toujours l'impression de le cantonner à un statut de réserviste en le dotant de peu de temps de jeu et de le laisser ainsi éclater son talent au grand jour – pour rester dans la métaphore footballistique lourdingue. Mohamed Khatem consacre ainsi, jeudi 24 mai, sa mouture de l'excellent «Tahqiq» au hooliganisme au Maroc, un (petit) pavé dans la mare du foot national malade de ses fous du stade, généralement des enfants qui ne se privent pas de disputer une 3e mitemps en déclarant leur flamme aux voitures qui passent et aux vitrines qu'ils rencontrent, des enfants dont on serait bien inspiré d'interdire l'entrée au stade quand ils ne sont pas accompagnés d'un adulte. Mais ça, c'est une tout autre histoire.