Bien évidemment, ce fut un pur moment de bonheur que de suivre samedi dernier, en direct sur la TVM, la retransmission de la cérémonie de clôture de la sixième édition du Festival international du film de Marrakech. Bien évidemment, ce fut un pur moment de bonheur que de suivre samedi dernier, en direct sur la TVM, la retransmission de la cérémonie de clôture de la sixième édition du Festival international du film de Marrakech. Un bonheur pour les mirettes tout d'abord, tant les femmes, toutes les femmes, étaient belles dans leurs magnifiques caftans réquisitionnés pour l'occasion – à cet effet, une mention particulière à Mouna Fettou qui, sans être une grande prêtresse de cérémonie, reste certainement l'actrice la plus sexy du landerneau cinématographique national. Un bonheur pour l'esprit ensuite, quand l'accumulation de boulettes laisse penser que notre chère TVM, que Dieu la protège (toujours) du mauvais œil, fait des efforts monstrueux pour rester fidèle à elle-même. Si, en présentation télévisuelle, le duplex est toujours un exercice périlleux qu'il faut saluer bien bas, celui assuré par l'excellente Fatéma El Ifriki (pardon d'avance pour l'écorchage) et le très consensuel mais sympathique M'hamed Bhiri fera certainement date dans l'histoire du festival. Un superbe numéro de trapéziste dans lequel les acrobates ont souvent enlacé le filet, mais qu'importe, l'intention y était. Faire son job dans une impro totale sous la pluie, avec, souvent, de longues tranches de silence qu'il fallait meubler au mieux, on a souvent vu meilleures conditions de travail. Et puis, l'un dans l'autre, ces petites zones de turbulences ont souvent donné matière à de longues dilatations de la rate, la preuve que si ce festival sérieux comme une rupture d'anévrisme (paroles d'organisateurs qui insistent sur le moins de paillettes, plus de cinéma) n'a pas drainé les stars escomptées, celles présentes auront au moins fait rire les festivaliers présents. Ainsi, quand la sublime petite Sénégalaise (N'Diaye) repartie avec le prix de l'interprétation féminine pour son rôle dans «Un dimanche à Kigali» se fit apostropher à l'entrée par le parapluie et le micro de Bhiri, et que ce dernier se prêta une fois de plus au jeu de «je te pose la question sans prendre la peine d'écouter la réponse», elle ne se gêna pas pour le lui faire remarquer, en direct et en toute délicatesse bien sûr. C'était drôle, d'autant plus qu'elle brilla sur scène quelques instants plus tard, et de quelle manière. Elle tourna la tête de l'acteur australien chargé de lui remettre son prix, et avec lui d'une salle entièrement sous le charme de sa silhouette longiligne. Même le grand Laurent Weil (1,98 m, au moins !), préposé à l'animation francophone, n'y échappa pas, lui le pro de Canal qui a si bien rattrapé les boulettes de Rachida Khalil l'an dernier et que l'on a dû reconduire une fois encore car c'est l'évidence même ; en un an d'intenses recherches, aucun animateur francophone au Maroc capable de remplir cette tâche si délicate n'a été dégoté. Sinon, les films furent, paraît-il, très bons, et toute la bonne organisation du monde dans ce si laid Palais des Congrès ne remplacera la féerie autrefois dégagée par le Palais Badiî lors des cérémonies d'ouverture et de clôture