La société l'avait promis au moment de son introduction en Bourse 15 MDH autofinancés. C'est fait. Dari Couspate vient de démarrer sa nouvelle usine de couscous qui lui permettra d'augmenter sa capacité de production de 50%. Ce faisant, elle honore son engagement pris il y a deux ans et justifiant sa décision de s'introduire en Bourse par augmentation de capital. La société, 100% familiale à l'époque, voyait sa capacité de production se saturer dans un marché fortement demandeur, absorbant tout ce qui sortait de ses machines. Elle avait le choix entre le rachat d'un concurrent disposant de capacités de production respectables, l'augmentation de la capacité sur le site actuel ou encore, plus ambitieux, la construction d'une nouvelle unité. Et c'est cette troisième option qui s'est avérée la plus opportune. Coût de l'investissement : 45 millions de dirhams entre l'acquisition du terrain, la construction de l'usine et son équipement. Quant au mode de financement, les responsables de Dari Couspate, excluant l'endettement, avaient à choisir entre le capital-risque ou l'appel public à l'épargne, à travers la Bourse de Casablanca. «Nous avons emprunté la deuxième voie, grâce au soutien de la société de Bourse Finergy qui a toujours été là dans les moments d'hésitation, mais aussi grâce à l'accueil chaleureux des responsables de la Bourse de Casablanca et à l'accompagnement des investisseurs qui nous ont fait confiance», avance Hassan Khalil, DGA de la société, appelé à prendre la relève de son père, Mohamed Khalil. Après le succès de l'opération réalisée en juillet 2005 et la levée de 30 millions de dirhams, le «véritable travail» devait commencer, selon les termes de M. Khalil. Acquisition du foncier (un terrain de 10 000 m2), validation des plans, choix de l'entreprise pour la construction de l'usine et surtout pour son équipement, selon les normes de sécurité agroalimentaire les plus exigeantes. «Aujourd'hui, nous disposons de l'une des usines les plus modernes d'Afrique pour la production du couscous», annonce-t-il. Sur les 45 millions de dirhams d'investissement, 30 MDH ont été levés lors de l'introduction en Bourse et 15 MDH sont financés sur fonds propres. Détail à souligner : la capacité d'endettement de la société demeure vierge et lui permet ainsi de saisir toute occasion qui pourrait se présenter dans le futur. Avec une capacité de production portée à 31 000 tonnes pour le couscous et à 12 000 tonnes pour les pâtes alimentaires, Dari Couspate s'adjuge la plus grosse capacités de production du secteur. De l'aveu de ses dirigeants, Dari Couspate a pleinement profité de son introduction en Bourse aussi bien sur le plan financier que de l'image. L'effort et le stress supplémentaires engendrés par la cotation ne semblent pas effrayer le jeune Khalil. Il semble au contraire avoir complètement intégré la passion transmise par son père (qui a pris la décision d'introduire sa société en Bourse à l'âge de 55 ans), assumant ainsi une pression qu'une «PME normale» ne se permettrait pas. Petit hic, la société, malgré un joli parcours en Bourse, semble être sous-évaluée par le marché. Son cours en Bourse peine à dépasser la barre des 600 DH alors que les dernières études la valorise à plus de 650 DH. 658 DH plus exactement, selon BMCE Capital Bourse qui met ainsi en évidence une décote de 13% par rapport au cours du 31 juillet, soit 582 DH.