Cette conférence organisée au Kenzi Rose Garden Marrakech a fédéré plusieurs professionnels venus de Marrakech, Casablanca, Agadir, Fès et Tata. Le tourisme interne aura sa propre marque, son propre logo et un contenu éditorial fort. Une campagne nationale sera d'ailleurs lancée par l'ONMT. Abdellatif Kabbaj, président du Groupe Kenzi-Hotels et président de la CNT (Confédération nationale du tourisme), a organisé au sein de l'hôtel Kenzi Rose Garden (réouvert après rénovation complète) une conférence pour la présentation de la feuille de route 2020 de la CNT alors que son mandat s'achève dans un an. Dans un contexte favorable au tourisme (12,9 millions d'arrivées de touristes en 2019, en hausse de 5,2% par rapport à 2018 et 25 millions de nuitées (+5%) d'après les chiffres de l'Observatoire du tourisme, 22 millions de passagers aériens (+9,8%) et des recettes de 80 MMDH d'après les chiffres de l'Observatoire du tourisme), le secteur qui brasse 750 000 emplois directs et contribue à 29% des exportations de biens et de services fait face à de nouveaux challenges aujourd'hui. La feuille de route de la CNT a décrété quatre chantiers prioritaires: le virage digital, le développement du capital humain et de la formation, la fiscalité et la réglementation. Après avoir bouleversé les modes de distribution, le digital devient un partenaire Réservations en ligne, e-billets, visites en réalité augmentée... pour survivre, l'industrie touristique s'adapte aux tendances de consommation actuelles et se tourne vers le digital. Ce qui a engendré le concept du E-tourisme. Internet devient un extraordinaire réseau de distribution pour le secteur. Booking, Tripadvisor, Hotels.com..., auparavant décriés par les professionnels à cause de la commission de 20 à 25% prélevée en devises, sont devenues des partenaires car elles représentent des vitrines mondiales pour les établissements marocains. Selon Hamid Bentahar, président du CRT de Marrakech-Safi, le prix d'acquisition de la clientèle sur Booking est certes élevé mais permet d'atteindre une clientèle asiatique ou d'Amérique latine éloignée et difficilement accessible.... «Mais le challenge est de les faire venir directement via nos plateformes de réservation pour leurs prochaines visites au Maroc. Aujourd'hui, Booking.com est un partenaire des hôteliers marocains», affirme M. Bentahar. Le canal de distribution des excursions a, à son tour, été révolutionné par le digital. Des applications telles que Viator, qui inclut des milliers d'excursions à partir de Marrakech, créant des centaines d'emplois pour les guides, les organisateurs et les transporteurs touristiques. «Ces organisateurs bénéficient d'excellents commentaires de la part de leurs clients sur les réseaux sociaux», déclare Faouzi Zemrani, vice-président de la CNT. Par contre, si la plupart des 1 500 agences de voyages marocaines disposent d'un un site web, seulement 35 exploitent leur propre plateforme de vente propre. «Les autres agences de voyages peuvent commercialiser leurs offres à travers le site visitMarrakech.com», précise Taoufik Madih, DG de l'agence ALM business & Luxury et président de l'Association régionale des agences de voyages de Marrakech-Safi (ARAVMS). Une convention collective pour les RH du secteur touristique L'approche digitale de la CNT repose donc sur des actions telles que les webinaires : des classes en ligne au profit des professionnels, des master class sous forme de cours accélérés sur des thématiques précises et des workshops au profit de petits groupes. La CNT a aussi initié les Travel web talks, une série digitale de débats invitant les membres à la communauté du secteur touristique et à échanger avec d'autres secteurs. Outre le digital, la formation et la qualité de service demeurent capitales pour le développement du tourisme. «Le développement du capital humain et la formation sont vitales pour la compétitivité, la création d'emplois et l'entrepreneuriat», affirme M. Kabbaj. Une plateforme de e-learning sera d'ailleurs opérationnelle dès mars 2020. La feuille de route 2020 prévoit dans ce cadre la mise à jour de la cartographie de l'emploi dans le tourisme au Maroc en s'appuyant sur des études et des enquêtes afin d'identifier les besoins et les disparités. La confédération aspire également à offrir aux adhérents des formations courtes permettant de mieux appréhender les évolutions de l'industrie touristique. Le renforcement des mécanismes de soutien financier à la formation est également prévu. Et pour établir un ensemble de conditions d'emploi et de travail ainsi que des garanties sociales pour les salariés du secteur touristique, la confédération veut mettre en place une convention collective pour les RH. Des réformes réglementaires pour l'hôtellerie, les agences de voyages et les guides La fiscalité est un autre défi à relever pour le secteur. La multitude d'impôts et de taxes directs, indirects et des droits et redevances, l'absence ou la rareté de dispositions fiscales spéciales pour des métiers tels que les entreprises de location de voitures, les agences de voyages, l'hôtellerie... ne fait pas «l'affaire» des professionnels du tourisme. «C'est la raison pour laquelle la CNT et la CGEM ont collaboré ensemble afin de proposer des ajustements en matière de fiscalité, à la hauteur des ambitions du secteur du tourisme, et surtout en cohérence avec son rôle économique et social», déclare M. Kabbaj qui déplore la non-prise en compte de la Loi de finances 2020 des propositions des professionnels. Intégré au Programme national pour l'innovation et la compétitivité touristique, le pôle réglementaire vise la professionnalisation des acteurs et le rehaussement des prestations de la chaîne de valeur touristique via le lancement de réformes réglementaires. Les établissements d'hébergement touristiques (loi 80/14), les agences de voyages (loi 11/16) et les guides (loi 133/12) sont concernés par ces réformes. Un objectif de 40% de nuitées grâce au tourisme interne Le tourisme interne, qui représente 34% des nuitées totales, est désormais au cœur des priorités des professionnels du tourisme qu'ils espèrent faire évoluer vers 40%. Le tourisme interne bénéficiera de sa propre marque, son propre logo et d'un contenu éditorial fort. Une campagne nationale sera d'ailleurs lancée par l'ONMT. Un positionnement nouveau, des concepts publicitaires (expériences de voyages fortes). Une plateforme digitale dédiée au tourisme interne et un salon du tourisme destiné à l'offre nationale sont aussi programmés. «Les hôteliers espèrent, eux, le retour des vacances scolaires régionales (annulées sous le mandat de M. Sajid) qui avaient permis de rallonger de 36 jours la saison touristique», déclare Wessal Gharbaoui, secrétaire générale de la CNT. Enfin, l'Observatoire du tourisme, qui demeure un outil majeur d'aide à la décision et d'orientation des politiques du secteur, devrait aussi s'adapter au développement du tourisme marocain. «L'obervatoire va mettre en avant deux axes majeurs: la compétitivité et la durabilité. L'OT va enrichir ses statistiques avec des indicateurs de compétitivité quantitatifs, tels que le RevPar index et la part de marché, et qualitatifs comme le réputation score et l'empreinte digitale», déclare Said Mouhid, directeur de l'Observatoire du tourisme. Enfin, la bonne gouvernance du secteur, véritable enjeu pour une gestion efficace et un suivi efficient du développement du secteur est aussi une préoccupation majeure. Encore faut-il oublier les conflits qui ont longtemps ralenti le développement du secteur et semé la zizanie entre les professionnels du tourisme. Malgré l'alchimie apparente entre secteur privé, public et autorités dans le tourisme, il reste encore beaucoup à faire. [tabs] [tab title="Adel El Fakir, DG de l'ONMT, élu personnalité de l'année 2020″ id=""]En présence de Nadia Fettah, ministre du tourisme, du transport aérien, de l'artisanat et de l'économie sociale, de Zouheir El Aoufir, DG de l'ONDA ainsi que de Karim Kassi Lahlou, wali de Marrakech, et de leurs collaborateurs, Adel El Fakir a été élu personnalité du tourisme de l'année 2020 par Tourisma Post, site en ligne dédié au tourisme, partenaire de la CNT, lors de l'évènement organisé le 1er février 2020. Le DG de l'ONMT a été primé, d'après un sondage réalisé auprès des professionnels du tourisme, pour son approche participative avec les professionnels et ses idées innovantes. On peut en citer les réunions organisées à Düsseldorf en Allemagne où ils ont rencontré 70% des TO allemands les plus importants et à Londres où des échanges fructueux ont eu lieu avec les professionnels britanniques. On attend encore beaucoup de Adel El Fakir, surtout pendant la conjoncture actuelle caractérisée par une baisse des arrivées de touristes chinois à cause du Corona Virus apparu dans l'Empire du Milieu. Pour M. Kabbaj, les villes de Chefchaouen et Ouarzazate seront les plus touchées par la baisse du marché chinois estimée à 28000 clients en moins en février, 24 000 en mars, espérant que le virus sera oublié en avril.[/tab] [/tabs]
[tabs] [tab title="La rénovation du Kenzi Rose Garden Marrakech a coûté 300 MDH" id=""]La chaîne Kenzi-Hotels, gestionnaire de 10 hôtels au Maroc (trois à Casablanca, trois à Marrakech, un hôtel dans chacune des villes de Tanger, Agadir, Ouarzazate et Errachidia), a organisé samedi 1er février une visite de son hôtel 5 étoiles Kenzi Rose Garden Marrakech. Cet hôtel de 384 chambres, premier Sofitel du Maroc construit il y a 40 ans, dont les murs sont la propriété du groupe libyen Lafico Maroc (Libyan Foreign Investment Co), au même titre que 6 autres hôtels du groupe, a subi une rénovation complète des chambres, de la réception, des restaurants et des parties communes. Le coût total est de 300 MDH (dont 100 MDH dédiés à la rénovation des chambres). Abdellatif Kabbaj, président du Groupe Kenzi-Hotels et président de la CNT (Confédération nationale du tourisme), est, pour sa part, propriétaire des murs des hôtels Kenzi Club Agdal Medina, Kenzi Azghor Ouarzazate et Kenzi RissaniErrachidia et gestionnaire de la totalité des 10 hôtels de la chaîne.[/tab] [/tabs]