Les 14 hôtels clubs de Marrakech affichent presque complet durant le mois sacré. Certains hôtels espèrent doubler leur taux d'occupation par rapport à l'année dernière. Moins d'animation que d'habitude mais les touristes ne s'ennuient pas. Ramadan rime généralement avec une activité touristique en berne. Cette année, ce mois coïncide avec le 7 mai, période de haute saison, notamment à Marrakech et Agadir, où les hôteliers se préparent pour accueillir les touristes internationaux. «Nous n'avons pas de baisse de réservations pendant le mois sacré en comparaison avec un mois ordinaire. Nous accueillons dans nos hôtels Riu à Agadir principalement des touristes anglais et allemands en All inclusive et peu de Français pendant cette période. Nos trois hôtels Riu à Agadir bénéficient du même taux d'occupation pendant Ramadan qu'un mois ordinaire», déclare Brahim Leafou, directeur du Riu Tikida Beach à Agadir qui témoigne de bons résultats lors des enquêtes de satisfaction de la clientèle durant ce mois. A Marrakech, de l'avis du CRT de la région, certains hôtels seront complets jusqu'au 15 mai, particulièrement les hôtels clubs. «Les 14 hôtels clubs de Marrakech avec formule All inclusive affichent presque complet durant le mois sacré. Certains touristes veulent vivre cette expérience ramadanesque où les soirées sont longues et festives. En tout cas, l'activité touristique a très bien commencé à Marrakech durant les trois premiers mois de l'année et reprendra de plus belle à partir du 10 juin avec «Le Marrakech du rire» et les congrès et incentives dès l'Aid Al Fitr», explique Abdellatif Abouricha, responsable des relations publiques et relations presse au CRT de Marrakech-Safi. La demande pour les séjours au Maroc se fait, elle, plus importante. Des tarifs de moyenne saison «Contrairement aux années précédentes, nous avons reçu de la demande externe pour des séjours ou des circuits durant le mois de mai. Certains clients ne savent pas qu'ils viennent pendant Ramadan. Mais ils profitent tout de même de tarifs de moyenne saison, alors qu'on est en pleine haute saison (en mois ordinaire). Encore faut-il offrir des prestations à la hauteur des exigences des clients. La plupart des serveurs et du personnel des hôtels et restaurants sont fatigués et éprouvés par le jeûne et le manque de sommeil. Cela se ressent sur la qualité de service», déclare Fouzi Zemrani, agent de voyages et vice-président de la Confédération nationale du tourisme. «Le sourire n'est pas toujours au rendez-vous pendant la journée», confirme Lahcen Zelmat, directeur général du Palm Plazza Marrakech et président de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière. Néanmoins, il garde bon espoir. «L'année dernière, nous avons enregistré un taux d'occupation de 28% pendant Ramadan. Cette année, on s'attend à un taux de 44%, grâce notamment aux touristes qui viennent à travers les TO et à plusieurs groupes asiatiques», confie-t-il. En somme, l'activité continue malgré l'absence d'une réelle communication et d'une prospection moins soutenues pour vendre ce mois. Les autorités appelées à être plus conciliantes A Marrakech, certains établissements resteront ouverts tels que le Jad Mahal et serviront de l'alcool strictement aux étrangers, comme il est stipulé dans la loi. Plusieurs restaurants et cafés seront également ouverts pour servir les touristes étrangers durant la journée. «Dans le passé, les hôteliers et patrons de restaurants et boîtes de nuit avaient pour la majorité l'habitude de laisser libre leur personnel pour réaliser des travaux de rénovation. Aujourd'hui, on étale les congés sur toute l'année, de même que les rénovations. Avec le temps, Ramadan deviendra un mois comme les autres. Même les Marocains commencent à voyager durant le mois sacré, profitant de nos offres avec ftours compris et prise en charge des enfants pendant la journée, libérant ainsi les femmes des corvées quotidiennes au moins pour quelques jours», renchérit M. Zelmat. Pour augmenter les arrivées pendant le mois sacré, les professionnels du tourisme préconisent un lâcher-prise des autorités sur les ouvertures de boîtes de nuit et d'établissements semblables qu'ils accusent de servir de l'alcool aux nationaux. Selon un professionnel, le So de Marrakech a subi les foudres des autorités pendant le mois de Ramadan dernier. Il faudra peut-être créer de l'animation autrement. Pour M. Zelmat, l'offre touristique de ce mois doit être accompagnée par les hôteliers, l'ONMT, les autorités locales et les professionnels. «On ne peut pas fermer la destination pendant tout un mois», remarque-t-il.