Les autorités marocaines n'ont communiqué ni le timing ni les modalités du second élargissement de la bande de fluctuation du dirham. La mission du Fonds Monétaire International (FMI) pour le Maroc réitère le même constat, à savoir que « l'économie marocaine continue de profiter de politiques macroéconomiques prudentes et de la poursuite des réformes structurelles ». C'est ce qu'a annoncé Nicolas Blancher, chef de mission du FMI, lors d'une conférence de presse donnée, mardi 2 avril, à Rabat, à l'issue de la mission effectuée au Maroc du 19 mars au 3 avril. Selon les prévisions de l'instance financière internationale, la croissance, qui a atteint 3 % en 2018 (ndlr : le dernier chiffre annoncé par le HCP est de 2,9%), devrait se stabiliser en 2019, puis atteindre 4,5 % à moyen terme. Force est de constater que cette croissance reste grandement dépendante des performances du secteur agricole et des cours mondiaux des produits énergétiques. De même qu'elle n'est pas suffisante pour pouvoir résorber le chômage qui demeure élevé, notamment parmi les jeunes. Afin de remédier à la problématique du chômage, le FMI préconise, outre l'amélioration de la qualité du système éducatif, d'introduire davantage de flexibilité au niveau du marché du travail. Une solution qui augmente la précarité de l'emploi, mais dont l'efficacité n'est pas toujours prouvée. La FMI a également mis l'accent sur le fait qu'après avoir enregistré une légère baisse en 2017, le déficit des transactions extérieures courantes a augmenté en 2018 pour atteindre 5,4 % du PIB ; en raison de l'impact de la hausse des prix du pétrole et de la baisse des dons des pays du Golfe et ce, en dépit de la « croissance vigoureuse » des exportations. Il n'en reste pas moins que le déficit courant est financé essentiellement par des flux d'investissements directs étrangers, d'où l'absence d'impact significatif sur l'endettement extérieur. La mission du FMI pour le Maroc a effectué, du 19 mars au 3 avril, une visite dans le Royaume pour procéder avec les autorités marocaines aux discussions relatives à la consultation de 2019 au titre de l'article IV et à la première revue de l'accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), approuvé en décembre 2018. S'agissant de la réforme du régime de change, la mission du FMI a révélé que « les autorités marocaines n'ont communiqué ni le timing ni les modalités du second élargissement de la bande de fluctuation du dirham ». A ce titre, le FMI estime que le moment est adéquat pour poursuivre la réforme, partant du constat qu'il y a une « amélioration des comptes extérieurs, qui ne sont pas loin de l'équilibre », et qu'il n'existe actuellement « aucune pression sur le marché des changes ». Enfin, la mission du FMI encourage les autorités à réduire la concentration du crédit et surtout à limiter les risques liés à l'expansion des banques marocaines en Afrique, grâce à une collaboration renforcée avec les autorités de supervision des pays hôtes. Il semblerait que, dans les pays du continent où elles sont implantées, les banques marocaines ne respectent pas scrupuleusement les règles prudentielles internationales. Bien qu'elles soient en baisse et bien provisionnées, les créances en souffrance restent relativement élevées. .